Manuel de survie en garde à vue

Ce petit guide de 2010 a pour objectif de donner corps à une généralisation du silence, à l’extension la plus universelle possible du sabotage du travail policier. En décortiquant les méthodes policières pour extorquer aveux et adn, ce manuel permet à tou-te-s de se sortir du piège de la garde à vue...

Voici, en extrait, la conclusion de la brochure :

EN RÉSUMÉ : GARDER LE SILENCE, RESTER ALERTE, SABOTER LE TRAVAIL DES FLICS

Tout le monde s’en sort toujours mieux quand personne ne parle. En GAV, c’est-à-dire dans les faits dès le moment de l’interpellation, ne rien dire aux flics quand ils posent une question : à qui est ce sac, où alliez-vous, connaissez-vous untel, autant de questions qui doivent rester lettres mortes. L’enquête, pour les flics, c’est tout le temps, il ne faut pas attendre l’interrogatoire pour la boucler, et lors des auditions dire « je n’ai rien à déclarer », et ne pas signer les PV, même s’il n’y a rien dedans, cela sera très utile pour contester la procédure. Par contre il faut toujours les relire quand même, pour savoir exactement ce que les flics ajoutent au dossier.

La « signalétique » va très vite, il faut se tenir prêt à arrêter la machine ! Empreintes, photos, ADN, on est toujours mieux sans une fiche à l’Identité Judiciaire. Il vaut mieux refuser tout prélèvement destiné au fichage. Bien sûr, on risque des ennuis si on refuse. Mais on risque surtout d’être emmerdé une fois dans les fichiers de police. Pour l’ADN, les flics peuvent récolter des cellules sur les vêtements, ou encore plus facile, en récupérant un mégot, des couverts ou une brique de jus de fruits. Il vaut mieux s’abstenir de fumer et éviter de porter quoi que ce soit à la bouche.

Il faut se méfier de tout ce que les flics racontent. Prendre sa situation très au sérieux est une chose, paniquer devant leurs déclarations en est une autre : la plupart sont des coups de bluff, ou alors des mensonges « par omission ». En cellule il faut savoir tromper l’ennui, ne pas se ramollir, garder la tête froide, bref, rester alerte, et ne rien lâcher.

Il est préférable d’accepter de voir l’avocat et le médecin. Cela permet au moins de faire une « pause » et de sortir un peu de cellule. L’avocat n’a pas accès au dossier, ne sait de l’affaire que ce que le gardé à vue lui en dit, et il est peut-être mauvais ! Il n’a pas à se permettre des pronostics à l’emporte-pièce. Par contre il peut noter vos déclarations dans le dossier. Il est bon d’essayer de prendre le maximum d’informations sur la procédure, dans ce que les flics montrent, volontairement ou non : sur les tableaux, dans une discussion de couloir, au téléphone, etc. On peut ainsi parfois éviter des ennuis à quelqu’un.

Quand on sait qu’on risque de la GAV, mieux vaut « briefer » toute personne que les flics pourraient aller voir, pour qu’elle ne parle pas. Si on a prévu de donner le numéro d’un proche, il faut toujours le prévenir avant pour être sûr qu’il n’a rien à craindre des flics. Si un proche (frère, fille, mère, pote) est en GAV, et si l’on est convoqué par les flics ou qu’ils viennent poser des questions, on n’a aucune obligation de leur répondre, même en tant que témoin. Les flics prétendent toujours que des déclarations peuvent être d’un grand secours pour le gardé à vue, mais il n’en est rien, il est dangereux de dire quoi que ce soit.

Enfin, si à l’issue de la GAV on est emmené au tribunal, il faut refuser la comparution immédiate, pour pouvoir correctement préparer sa défense avec un avocat, et surtout ne rien avouer.

Face à la police / face à la justice

Le petit guide d’autodéfense juridique paru pour la première fois en 2007 aux éditions l’Altiplano a été repris, actualisé et augmenté par le collectif Cadecol (Caisse de défense collective). Il sera régulièrement (...)

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