Samedi 8 juillet 2017 À 17H
À LA CASA CONSOLAT
1 rue Consolat
13001 Marseille
métro : Réformés-Cannebière
Rencontre – débat autour du film « Ils nous ont volé nos nuits » tissé avec 11 femmes mexicaines : ex-prisonnières, mères, compagnes, filles de prisonnier.e.s, avec la participation de femmes françaises ayant vécu la prison.
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Au fil du temps nous avons observé la lutte incessante, la résistance et le travail que mènent les femmes dans et hors les prisons, non seulement en tant que tisserandes de la mémoire contre l’oubli, mais aussi en tant que porteuses d’une lutte infatigable contre le système judiciaire et pénitentiaire. Cependant, et y compris dans nos propres espaces, peu de chose se dit sur elles. C’est pourquoi en cette occasion, sans fabriquer une vision innocentante et victimisante, nous avons ouvert un espace de paroles pour les femmes confrontées à l’enfermement, à l’humiliation, à la maltraitance du corps, à la torture sexuelle, au harcèlement, à la stigmatisation et à l’hypothétique “justice”. Elles nous rappellent la valeur de la lutte, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur des geôles. Nous en parlerons ensemble.
Pour faire miroir, échanger et partager des réflexions, des femmes ayant vécu la prison en France participeront à cette journée. C’est à travers leurs voix et leurs réflexions que nous voulons aborder ces préoccupations et trouver les chemins, les espaces, les moments et les actions pour la liberté.
Au Programme :
À 17H – Présentation de la soirée et présentation des intervenantes
À 17H15 – Projection du documentaire : « Ils nous ont volé nos nuits », documentaire collectif filmé récemment au Mexique comme un outil de lutte anti-carcérale et contre l’oubli. (1H10)*
À 18H30 – Débats :
– Comment la prison s’empare de la vie des femmes ; discrimination systématique, rôles assignés, appropriation du corps…
– Solidarité / Luttes individuelles et collectives/ l’importance de tisser des réseaux anti-carcéraux pour faire face à l’enfermement, la taule, l’isolement.
À partir de 20H – Concerts :
– Céline avec sa guitare et sa voix, vous invite à un voyage aux sonorités Folk-Rock durant lequel vous pourrez chanter, danser, boire, rire et même pleurer… sans jamais vous ennuyer !
– Nadia Ammour (sous réserve) : Chants révolutionnaires du Maghreb et de l’Orient
Échanges avec :
– Audrey Chenu : slameuse, entraîneuse de boxe, pédagogue et féministe. Auteure de Girlfight, livre coup de poing : c’est l’histoire d’une jeune fille éprise de liberté devenue dealeuse, passée par la case prison, qui enseigne désormais aux enfants des quartiers populaires et lutte contre l’enfermement sous toutes ses formes.
– Leila : “ à 27 ans, je vis aujourd’hui et depuis plus de dix ans les incarcérations régulières de mon frère. Je n’ai jamais été condamnée et pourtant la détention, la prison font partie intégrante de ma vie, rythmée par les parloirs, les avocats, les jugements. Le plus dur est de savoir qu’on a la chance de vivre dans le pays où sont nés les droits de l’homme car malgré toutes les libertés dont on jouit, tout s’arrête à l’instant où un juge, un homme venu de nulle part décide après avoir lu un dossier d’enfermer, de neutraliser un proche, de le rendre esclave de leur vengeances et de leurs échecs. Aujourd’hui, toute ma confiance repose en mon frère et non pas en la justice”.
– Rosa : membre de l’équipe de l’émission anti-carcérale Passe-Muraille à Marseille, émission qui transmet des points de vue et opinions critiques sur la prison et l’enfermement. Confrontée au système pénitentiaire français pendant quelques années, elle a essayé sous de multiples formes de tisser un lien étroit et de soutien mutuel entre ceux et celles qui sont à l’intérieur et ceux et celles qui sont à l’extérieur sans pour autant être libres.
– Présentation de l’histoire d’Adeline qui a rejoint la lutte anti-carcérale en accompagnant sans relâche la révolte de son compagnon, Roman Leroy. Ce prisonnier a participé aux mutineries du quartier de la maison centrale du centre pénitentiaire de Valence.
*« Ils nous ont volé nos nuits » [ Nos robaron las noches]
Ce film collectif, réalisé au Mexique en octobre 2016, est un outil de lutte anti-carcérale. C’est un documentaire fait maison, avec nos propres moyens, par des personnes solidaires et non spécialistes. Sa réalisation a été rendue possible grâce à la complicité de mères, de compagnes, de femmes solidaires, de filles de prisonnier.e.s et d’ex-prisonnières, et la participation de La Voix des Zapotèques Xiches en Prison de Oaxaca, du Groupe de Travail Nous ne sommes pas tous et toutes là du Chiapas, de La Croix Noire Anarchiste de Mexico et du groupe Les Trois Passants de Toulouse.
Journée organisée par Les Trois Passants, des Marseillaises anti-carcérales et des personnes solidaires d’ici et d’ailleurs.
Plus d’infos sur le site de Les trois passants
https://liberonsles.wordpress.com/
À bas les murs des prisons !
La lutte durera jusqu’à ce que nous soyons tous et toutes libres !