Prohibition ou gentrification ?

Une nouvelle descente de flics à la Plaine pour contrôler la vente d’alcool le soir a eu lieu mercredi 2 septembre. Pas moins de 20 flics (municipaux, nationaux et bacs) pour traquer les épiceries qui oseraient ne pas respecter l’arrêté municipal du 19 juillet dernier qui interdit la vente d’alcool après 20 heures.

Depuis maintenant plus d’un mois, la flicaille déboule régulièrement autour de la Plaine pour empêcher la vente d’alcool dans les épiceries après 20h. La police, cette grande justicière que l’on connait, se prendrait elle au jeu d’une mission de salubrité publique, à savoir en finir avec le traditionnel pastaga et réduire l’alcoolisme à Marseille ?

Non, évidemment. Le responsable de l’opération "coup de poing" de ce mercredi 2 septembre, l’avoue rapidement lui-même. Même si quelques bars de la place ont également subi des coups de pression similaires, l’arrêté ne s’applique qu’aux épiceries, pas aux restaurants alterno-choc du quartier. Pas de problème pour aller consommer gentiment et plus chèrement dans ces lieux, mais certainement pas dehors dans la rue, calé.e.s sur un banc avec les ami.e.s un chaud soir d’été. Il s’agit bien, nous dit-il, "de tranquilliser le quartier et de rassurer ces habitant.e.s"... Autrement dit, mener une opération de nettoyage social pour rassurer le bourgeois venant s’installer dans le quartier. Ou encore, poursuivre la reconquête du centre de Marseille et en chasser les populations pauvres et précaires...

Nos chers élus et leurs larbins assermentés ont la mémoire courte. Dans les années 2000 en Espagne, une loi anti-botellon interdisant la consommation d’alcool dans l’espace public, a généré plusieurs années de troubles et d’émeutes dans tout le pays, avant de n’être plus appliquée dans les faits.

Il n’y a évidemment pas à défendre ou condamner la vente et la consommation d’alcool en soit. Par contre combattre les multiples dispositifs de la gentrification, aussi saugrenus soit-ils, est toujours plus à l’ordre du jour !

Quelques photos

Descente policière au Viva de rue des Trois Mages

La flicaille est sur les dents

Le responsable de ce coup de nettoyage social.

Périmètre concerné par la prohibition

Dans le quartier Thiers et à la Plaine :

Rue des Trois Mages (du Cours Julien jusqu’à la Rue de Bruys) ; rue de Bruys (jusqu’à la Rue Terrusse) ; rue Terrusse (à partir de l’angle de la Rue de Bruys) ; rue du Loisir ; rue Thiers (à partir de l’angle rue Messerer) ; rue Messerer ; rue Sénac de Meilhan (à partir de l’angle rue Messerer) ; rue de la Bibliothèque ; rue Curiol (à partir de la rue Messerer) ; rue Sénac (à partir de la rue Messerer) ; place Jean Jaurès ; rue Sibie ; rue Horace Bertin (jusqu’à la rue de Bruys) ; bd Chave (jusqu’à la rue de Bruys) ; rue de l’Olivier (jusqu’à la rue de Bruys) ; rue Benoît Malon jusqu’à la Rue de Bruys)

Autour du cours Julien :

Rue Saint Michel ; rue Fontange ; place Notre Dame du Mont ; place Paul Cézanne ; rue d’Aubagne (jusqu’à la rue de l’Académie) ; rue de l’Académie ; Cours Julien ; rue Saint Pierre (jusqu’à la limite du 5e arrondissement) ; rue des Trois Rois ; rue André Poggioli ; rue des Trois Frères Barthélémy (de la place Paul Cézanne jusqu’à la rue Fontange) ; rue Bussy l’Indien ; rue Pastoret ; rue Crudère ; rue Vian ; rue de Châteauredon ; rue Jean Roque ; cours Lieutaud (de l’angle du cours Julien jusqu’à la rue d’Aubagne).

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