Projection extérieure "Le secret de la sauce samouraï"

Projection extérieure gratos "Le secret de la sauce samouraï", de Benjamin Piat et la Compagnie Mémoires Vives, film sur la gentrification de Marseille. Samedi 7 mars à partir de 20h30 sur le Cours Julien, juste après le concert Pirate Punks ! Durée : 1h45, en présence du réalisateur et de membres de l’équipe.

Touristes go home
Refugees Welcome
Bobo, oui GO !

Ça s’écrit réhabilitation du centre-ville, ça se lit spéculation immobilière sur le dos des personnes précaires.

Lundi 9 mars le contrat de Projet Partenarial d’Aménagement (PPA) du centre-ville de Marseille sera présenté aux collectifs et associations dans les locaux de l’association "vélo en ville", en plein cœur de Noailles. Face à cet énième projet gentrificateur imposé par le haut qui veut se vendre comme bien beau, la réalité vécue par les habitant-e-s et solidaires est une autre.

C’est la gentrification, plus communément appelée embourgeoisement, qui est censée rendre les quartiers populaires "attractifs". Mais c’est elle qui tue, déloge, et maltraite les marseillais-e-s en apportant des conditions de vie précarisées et insalubres (voir l’incendie à la Maison Blanche, mais aussi l’invasion de punaises de lit...), une forte hausse des loyers, et un "blanchissement" des espaces au profit des touristes... et des arrivistes.

Après l’effondrement de l’immeuble appartenant à la mairie au 63 rue d’Aubagne causant celui de l’immeuble habité du 65 et la mort de huit personnes, nous avons assisté à un flot d’évacuations suspectes, de délogements en série, de maltraitance des habitant.es, de mise au chômage des commerçants et à la fermeture de leurs commerces. Un mois après l’écroulement des immeubles de la rue d’Aubagne, le ministre du Logement Julien Denormandie avait promis une aide de 240 millions d’euros pour lutter contre l’habitat indigne. Ils se font toujours attendre.

Par contre, la répression policière des personnes manifestant.e.s contre l’habitat indigne a tapé bien et fort à coup de violences, menaces, arrestations, tonfas, LBD, et lacrymogènes, qui ont défoncé mâchoires, crânes, jambes, œils et tué Zineb Redouane.

Les air’BnB et baux d’occupation temporaire se multiplient dans tout le centre ville ainsi que les Hôtels classés monuments historiques vendus pour en faire des hôtels de luxe (Hôtel Dieu, Hôtel des Feuillants) alors qu’il y a une réelle insuffisance du parc de logements relais, comme un manque d’offre de logements définitifs adaptés aux ressources des personnes délogées. Pour ne pas parler de la situation des logements HLM, avec plus de 75 000 demandes "en souffrance" sur la métropole...

En continuant notre balade dans le centre, on se retrouve rue de la République, vendue à bas prix à un fond de pension, et où, aujourd’hui le prix de vente est deux fois plus élevés que dans d’autres quartiers de Marseille (3 400 à 4 000 euros le m²). Pas loin, le quartier du Panier qu’il y a quelques années avait été préparé apprêté à l’accueil des touristes et d’une bourgeoisie qui n’y vient que peu. Et ce au rythme d’évacuations forcées des habitant-e-s par des techniques mafieuses et des travaux assez longs pour tuer les commerces de proximité.

Annoncé depuis G. Defferre, le projet Eurome(R)d s’est vu mis "en marche" dés 1995, avec son quartier d’affaires sorti de nulle part, puis son Mucem et son Silo transformé en salle de spectacle pourrie...entre autre... et son Tram, et maintenant la station de métro Gèze pour aller jusqu’au marché aux puces victime d’un incendie il y a peu.

En chiffres, le délogement, c’est "quelques" 3000 délogé.e.s selon la mairie (plus de 350 immeubles). On compte en moyenne 15 arrêtés de péril chaque mois en 2019.Ces immeubles menacés de péril, sont évacués souvent violemment ou sans préavis et dans l’urgence mais sans documents légaux qui prennent plusieurs semaines à être produits et sont pourtant indispensables dans la jungle administrative pour être relogé-e-s, indemnisé-e-s... Comme les bâtiments n°60 et 61 de la place Jean Jaurès, expulsés avec aucun arrêté de péril ni passage d’expert.

Et les propriétaires et agents immobiliers véreux, se voient offrir tout le loisir de spéculer sur cet immobilier en ruine et vétuste (ventes d’immeubles sous arrêtés, locations courtes ou long termes d’appartements hors normes)...

Cet état des lieux survole la situation du logement à Marseille qui ne va que s’empirer, avec l’approche de l’été et des millions de touristes qui vont débarquer sur nos larmes et nôtre sang , notre colère et notre rage.... Et s’asseoir sur nôtre dignités. Alors que pour ainsi dire Marseille est une ville d’accueil, passons donc à l’adage "touristes go home, refugees welcome, bobo, oui GO ! "

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