Rassemblement le 18/02 : "Aucun être humain n’est illégal."

Conditions de vie dignes dans les CAO de Marseille et pour tous et toutes ! À Marseille comme à Toulouse et à Caen nous appelons à manifester en solidarité avec toutes les personnes sans-papiers dans le cadre d’une journée d’action dans l’hexagone. RDV : samedi 18 Février, 14h devant la Préfecture, Place Félix Baret

« Nous sommes des migrants, des exilés du Soudan, d’Afghanistan etc…, et depuis le démantèlement du camp de Calais en octobre dernier, nous sommes hébergés dans des CAO (Centre d’Accueil et d’Orientation) éparpillés dans Marseille et alentour. Au moment de quitter la jungle, nous avons reçu de nombreuses promesses des responsables du gouvernement comme quoi nous pourrions faire notre demande d’asile en France… et que le règlement « Dublin » ne serait pas appliqué.

Ce règlement consiste à nous renvoyer dans le premier pays européen où on a pris nos empreintes. Pour la majorité d’entre nous, c’est l’Italie : nos empreintes ont été enregistrées là-bas sous la contrainte, parfois sous les menaces physiques, et sans aucune explication. Aujourd’hui, on nous dit que les promesses du gouvernement français ne seront pas tenues, et qu’on va nous renvoyer en Italie.

Nous ne voulons pas partir là-bas. Nous voulons que nos empreintes soient effacées, pour faire nos démarches de demande d’asile en France. L’Italie ou Calais, c’est la même chose : dormir dans la rue, dormir dans la jungle, sans aucun moyen, sous la menace de la violence policière. Nous ne voulons plus patienter. Nous voulons enfin pouvoir vivre nos vies. »

NOUS NOUS RASSEMBLONS AUJOURD’HUI, COLLECTIVEMENT, POUR QUE LES PROMESSES SOIENT RESPECTEES : ET QUE NOUS PUISSIONS FAIRE NOTRE DEMANDE D’ASILE A MARSEILLE.

MERCI DE VOTRE SOLIDARITE !


English :

We are refugees from Sudan, Afghanistan, Pakistan... Since the evictionof the Calais camp last october, we were moved into several CAO ("centre d’accueil et d’orientation" = kind of small centers created by the State to accomodate migrants and advice them in sociallife, papers, etc.) scattered in Marseilles. To persuade us to leave the jungle, the french government promised us a lot of things : a shelter, the right to apply for asylum in France... and the most important that the french administration won’t apply the "Dublin law".

To be under "Dublin law" means you are not allowed to apply for asylum in France. This so-called european law consists in pushing us back to the first european country we entered in the continent, where our fingerprints were registred for the first time (often during an identity control by the police). For most of us, this european country is Italy, where we arrived by sea : our fingerprints were registered
there under duress by the italian police, sometimes we were beated for that and we had no explanation about the sense of these fingerprints.

Today in these centers created to evict Calais camp, we see that the french governement don’t keep its promises to cancel this "Dublin law". Up to now we are not allowed to apply for asylum in Marseilles and we fear to be deported to Italy in the forthcoming weeks.

We don’t want to go back to Italy. We just want our fingerprints to be erased from the european common file, to be allowed to live peacefully in France as we expected to do. Italy and Calais camp are quite the same : it means sleeping outside, sleeping in the jungle, without means or food, under the threat of the police violence. We don’t want to wait anymore. Now we want to live our lives !

Today we people from the CAO gather together and try to rally support of the public opinion to our cause : we claim for the promises to be respected and for our asylum form to be registred in France, in Marseille.

We meet to demonstrate on Saturday February 18 th in front of the
prefecture in Marseille 14h.
Thank you for your solidarity


Aucun être humain n’est illégal. Conditions de vie dignes dans les CAO de Marseille et pour tous et toutes !

à Marseille comme à Toulouse et à Caen nous appelons à manifester en solidarité avec toutes les personnes sans-papiers dans le cadre d’une journée d’action nationale.

Mineurs isolé-e-s étrangers, personnes expulsées de Calais en CAO, personnes exilées à la rue, ou dans des squats, personnes souhaitant accéder aux soins... : nombreuses sont les personnes sans papiers qui subissent au quotidien un traitement inhumain de la part de l’État français et des institutions.

La demande d’asile, c’est-à-dire le droit d’obtenir des papiers pour avoir fui une situation dangereuse, est un véritable parcours du combattant, au terme de laquelle l’immense majorité des demandeu(r)ses
sont refusé-e-s. Et pour les autres qui souhaitent venir en France pour des motifs différents, la situation n’est pas plus facile. En Provence-Alpes-Côte d’Azur, toute autre demande de titre de séjour
(travail, soin, famille, étudiant, etc.) est presque systématiquement refusée.

Au-delà de la situation juridique, les conditions d’existences des personnes exilées sont très précaires : mineurs isolé-e-s et familles à la rue, non-accès au soin, non versement des droits (tels que l’ADA,aide pour les personnes en demande d’asile), perte d’autonomie (impossibilité de se faire soi-même à manger dans certains centres), traitement infantilisant, accès très difficile à des cours de français, isolement dans les démarches (absence de traducteurs dans l’accompagnement), emplois très précaires et sous-payés...

L’État cherche à diviser et à épuiser. Les institutions traitent au cas par cas chaque situation individuelle et isolent chaque personne face à la machine administrative afin de mieux maintenir les personnes exilées dans l’attente, et faire en sorte qu’elles se découragent, puis partent.

À l’isolement et à la division, nous lui opposons la solidarité et la force du collectif : face aux politiques répressives et d’anti-accueil de l’État, construisons nos solidarités et exigeons l’application des droits souvent bafoués.

Nous sommes donc solidaires de toutes et tous les militant-e-s qui passent en procès pour avoir soutenu des personnes migrantes. Nous ne pouvons accepter que le gouvernement criminalise un devoir élémentaire qu’est la solidarité et de faire des militant-e-s des délinquant-e-s.

English :

No human being is illegal

In Marseille, like in Toulouse and Caen, we call for a protest in solidarity with all undocumented people as part of a national day of action.

Isolated minors, persons expelled from Calais in CAOs, persons exiled to the streets or in squats, persons wishing to access health care : there are many undocumented people who are subjected to inhuman treatment on a daily basis from the state and its institutions. The request for asylum, that is to say, the right to obtain papers for having fled a dangerous situation, is truly an obstacle course, at the end of which, the vast majority of the applicants are refused. And for others who wish to come to France for different reasons, the situation is no easier. In Provence-Alpes-Côte d’Azur, any other application for a residence permit (work, care, family, student, etc.) is almost systematically refused.

Beyond the legal situation, the living conditions of the exiles are very precarious : isolated minors and families on the street, no access to care, no payment of rights (such as the ADA, aid to persons requesting asylum), loss of autonomy (the impossibility of cooking in certain centers), infantilizing treatment, very difficult access to French courses, isolation in the legal proceedings (absence of translators in the accompaniment), very precarious and underpaid employments...

The State seeks to divide and exhaust. Its institutions deal with each individual on a case-by-case basis and isolate each person who is faced with all the administrative machinery, in order to better keep the exiled people waiting, in order to discourage them so that they will then leave the country.

NO HUMAN BEING IS ILLEGAL
WE DEMAND
Real access to health care.
The immediate payment of the social aids.
Dignified housing conditions.
The access to training courses, studies and work.
The end of all Dublin procedures
The free circulation of all persons.
Legal papers for all.

PROTEST SATURDAY 18 FEBRUARY 14H PLACE FELIX BARET
We oppose this isolation and division with solidarity and the strength of collectivity : faced with the repressive policies and rejection by the State, we build our solidarities and demand the application of the rights that are often violated.

We are therefore in solidarity with all of the activists who go to trial for having supported migrants. We can not accept that the government criminalizes the elementary duty of solidarity and turns activists into criminals.

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