À l’heure où la précarité se fait sentir tous les jours un peu plus durement et s’accompagne d’une intensification de la guerre aux pauvres, la prison reste une des meilleures armes de l’État et du capitalisme pour garantir une paix qui profite toujours aux mêmes.
À l’heure où l’on célèbre l’abolition de la peine de mort comme une des grandes avancées depuis un demi-siècle, on continue à mourir tous les jours dans les prisons françaises, sous les coups des maton·ne·s ou de suicides provoqués par la torture que représente la prison.
À l’heure où le gouvernement français prévoit la création de 18000 nouvelles places de prison au prétexte d’améliorer les conditions de détention des prisonnier·e·s, nous savons qu’il s’agit avant tout d’enfermer toujours plus.
À l’heure où ce même gouvernement prolonge la durée maximale d’enfermement dans les Centres de Rétention Administrative, prisons pour sans papiers, et prévoit la construction d’au moins 10 nouveaux centres, doublant de fait le nombre de personnes pouvant être enfermées, les frontières européennes se hérissent chaque jour de nouvelles armes répressives, conduisant des milliers de personnes vers la prison ou la mort pour avoir voulu les traverser.
À l’heure où en Europe de l’Ouest les militaires patrouillent tous les jours dans nos rues et où la rhétorique guerrière refait son apparition quotidienne et banalisée dans les bouches de nos gouvernant·e·s, la prison à ciel ouvert qu’est la bande de Gaza se transforme en champ de ruines dans le silence.