Dans le cadre du cycle "Mort à la Gentrification" de la Dar
Soirée d’information et d’échange autour de l’histoire des projets spéculatifs gentrificateurs et des résistances populaires passées et en cours.
avec :
Un Centre Ville Pour Tous : de Napoléon aux fonds de pension, histoire d’une attaque contre le Marseille populaire
Les Habitant.es occupants le 100 rue de la République : occupation / réquisition des logements vides, droit à la ville
Al Manba : présentation de la campagne "logement"
Percée sous le règne de Napoléon III, la rue de la République (rue Impériale à l’origine) était une commande de la bourgeoisie marchande pour : d’une part relier les deux ports (le vieux et le nouveau de la Joliette) ; d’autre part littéralement "exploser" les quartiers déshérités du centre-ville (panier, carmes, ...) pour les remplacer par des immeubles de rapport de type haussmanniens. Plus de 16000 personnes seront expulsées de ces quartiers, rasés à la faveur du creusement des buttes des Moulins et des Carmes. Malgré un temps record de travaux pour réaliser l’ensemble (4 ans), la bourgeoisie marseillaise bouda l’avenue clinquante pour continuer de se cantonner dans le sud de la ville ou dans les bastides, loin de la plèbe.
Cette avenue connaîtra ainsi de multiples tentatives "d’embourgeoisement", la dernière dans les années 2000, avec sa fameuse rénovation, alors qu’elle fut bradée à des fonds de pensions, espérant gros de la spéculation immobilière. Une nouvelle fois les habitant.es pauvres furent chassés, mais montrèrent une sacrée résistance. La rue est comme tout le monde le sait marquée désormais par un alignement de commerces vides, sans preneurs, et d’une multitude d’immeubles vacants.
C’est dans ce contexte qu’un mouvement d’occupation des logements vides s’est engagé, de manière revendiquée notamment au 1, place Sadi Carnot et maintenant au 100 de la dite rue.
Nous proposons de revenir sur l’histoire longue de ce pharaonique projet de changement urbains, tel un précurseur d’Euromed, mais aussi sur les luttes pour le droit au logement en cours et pour le droit à la ville.