Après avoir tabassé les exilé.e.s et les personnes venues les soutenir sur la place de la république à Paris, le ministère de l’intérieur a rendu public le rapport de synthèse de l’IGPN concernant la violence de cette expulsion. Si le geste du flic qui a fait un "croche-pied" à un exilé qui tentait d’échapper à la violence de la scène est bien considéré comme un "usage disproportionné de la force", l’IGPN ne se penche que sur ce cas individuel mais ne dit rien de la violence de l’évacuation en général, de son inadéquation avec le fait que les personnes rassemblées sur la place de la République ne menaçait personne. De ce fait, en sacrifiant un de ses membres (dont on se demande bien s’il aura une quelconque sanction) l’IGPN et donc la police justifie la violence de l’expulsion.
Par ailleurs, les conclusions sur l’agression de Remy Buisine, journaliste de BRUT, sont à la limite du burlesque...
Cher @RemyBuisine, tu n'as pas compris : le policier « était penché » sur toi et cherchait « à se dégager d'une situation de corps à corps ». Selon le rapport de synthèse #IGPN rendu public par @GDarmanin @Interieur_Gouv https://t.co/K3LQW6m5eN pic.twitter.com/DZj3AGzMDE
— David Dufresne (@davduf) November 26, 2020
Et donc, comme si de rien était, la machine s’est remise en route. Ce jeudi soir, à Paris encore, un nouveau camp d’exilé.e.s à la rue a été expulsé par les flics. Les bourreaux continuent leur tâche.
Cette nuit il fait 3C° et ce sont toujours plus de 600 personnes violemment expulsées du camp de Saint-Denis qui « dorment » une fois de plus à la rue. Cette politique est un crime prémédité. @MarleneSchiappa @GDarmanin
— Utopia 56 (@Utopia_56) November 26, 2020
Aujourd’hui on a aussi vu sortir une vidéo, qui a fait le tour des réseaux et des médias, jusqu’à provoquer quelques réacations chez des politiques soucieux de leur image... Michel, un producteur de musique, a été tabassé par trois policiers samedi dernier à Paris. Insultes racistes, lacrymo dans son studio d’enregistrement, braqué avec une arme... La vidéo est édifiante, et démontre à nouveau combien la loi qui vient de passer interdisant, entre autres horreurs, de filmer les flics est dangereuse, tant sans celle-ci, la victime serait très probablement en prison au vu des accusations ubuesques de la police contre lui.
Michel, un producteur de musique, a été tabassé par trois policiers samedi dernier à Paris. Ils l’ont ensuite accusé à tort d'avoir voulu prendre leurs armes et de rébellion.
Mais les policiers ignoraient une chose : tout a été filmé. pic.twitter.com/PTo71fzJzP
— David Perrotin (@davidperrotin) November 26, 2020
Et voilà le témoignage de son avocate :
L’avocate de #Michel confirme, s’il n’avait pas été filmé, il serait très certainement en détention.
La #LoiSecuritaireGlobale ne protège pas la police mais les policiers qui violent la loi.
Ça n’a rien de flou...#StopLoiSecuriteGlobale #JusticePourMichelpic.twitter.com/3InJs8Jtc1— Marcel Aiphan (@AiphanMarcel) November 26, 2020
Alors même que Christophe Castaner, son prédécesseur au ministère de l’intérieur, déclarait sur Twitter être choqué de la violence du passage à tabac de Michel, producteur de musique dans le 17eme arrondissement de Paris, Gerald Darmanin, lui, annonçait aujourd’hui son soutien inconditionnel à la police...
On a compris le message ! Tous dans la rue samedi. Nous sommes en guerre. Pour nos libertés et la démocratie. #ViolencesPolicieres #michel #JusticePourMichel #StopLoiSecuriteGlobale #GiletsJaunes #DarmaninDemission #Darmanin #macron #25novembre #Republique pic.twitter.com/FVrLPecChV
— Cerveaux non disponibles (@CerveauxNon) November 26, 2020
Le magazine en ligne BRUT, dont Remy Buisine est journaliste, nous rappelait ce soir dans une vidéo que le racisme et la violence de la police ne datent pas d’hier...
Le racisme dans la police française dénoncé dans un rapport. C'était il y a 28 ans. #tbt pic.twitter.com/6PZ0Ubqwsa
— Brut FR (@brutofficiel) November 26, 2020
Alors bref, ce mercredi soir, il y avait du monde contre la loi sécurité globale, à Toulouse, suivies par le Collectif Automédia Enervé :
Déjà plus de 1000 personnes à Toulouse pour dire #StopLoiSécuritéGlobale. La manifestation part de François Verdier pour aller place du Salin. Beaucoup de CRS à l'arrivée. pic.twitter.com/0fbecgZMfh
— CAMé (@cametoulouse) November 26, 2020
A Grenoble aussi,
#Grenoble
Rassemblement place de verdun pour un plan d'urgence pour la santé, la démocratie et la justice sociale. Plus d'un millier de personnes sont réunies tandis que les prises de paroles de syndicalistes et associations s'enchaînent pic.twitter.com/BRUG1Xt8kU— berurier (@berurier_) November 26, 2020
Et probablement dans plein d’autres endroits.
Alors que même les institutions françaises commencent à critiquer l’autoritarisme du gouvernement macronien, à l’image de la CNCDH qui dans un communiqué publié le 13 novembre,
regrette profondément à nouveau que les pouvoirs publics s’engagent sur une voie toujours plus répressive et optent pour des moyens accrus de surveillance, sans concertation avec la société civile et sans aucun égard pour le respect des droits fondamentaux.
La comission publiait ce 26 novembre la suite de son analyse :
Des appels tournent pour se rassembler partout en France ce samedi.
allo @Interieur_Gouv - c'est pour des rassemblements (mise à jour 2)
Partout en France, marches, cortèges et rassemblements s'organisent samedi contre la #LoiSecuriteGlobale
Une carte les regroupe : https://t.co/2XNfKpZgBz
DM ouverts pour annoncer initiatives non référencées pic.twitter.com/hJgX0YzQfo
— David Dufresne (@davduf) November 26, 2020
A Paris la manifestation a été interdite par la préfecture qui n’autorise qu’un rassemblement statique par "précaution sanitaire". Voici le communiqué de réponse de la coordination #StopLoiSécuritéGlobale :
A Marseille ce samedi, le rendez-vous est à 14h30 sur le Vieux-Port. Il sera l’occasion de souhaiter la bienvenue à Marseille de la nouvelle préfète de police de Marseille. Car Emmanuel Barbe, en poste depuis neuf mois (ce qui fait de lui le recordman de la rapidité à se casser) a été remplacé mercredi 25 novembre en Conseil des ministres par Frédérique Camilleri.
Sa bio Linkedin précise
Dans la "préfectorale" depuis plus de 10 ans, j’ai exercé mes fonctions dans plusieurs préfectures, à l’administration centrale du ministère de l’Intérieur et au cabinet des ministres de l’Intérieur et des Armées, où j’ai notamment développé des compétences en matière de sécurité intérieure, de gestion de crise et de direction de services de soutien (RH, budget, immobilier, SIC, logistique) des forces de sécurité intérieure.
Je crois en une administration moderne, pragmatique et performante, et au courage dans le leadership public.
En détail, elle est née le 29 juin 1984 à Beyrouth, Frédérique Camilleri est une ancienne élève de l’École Nationale d’Administration (ENA), promotion « Émile Zola ». En juillet 2010, elle débute sa carrière comme sous-préfète, directrice de cabinet du préfet des Pyrénées-Orientales. Puis, est nommée directrice de cabinet du préfet de la Corse-du-Sud en juin 2011. Elle y restera 1 an. En juillet 2012, elle réintègre l’administration centrale comme directrice adjointe de cabinet du Secrétaire général du ministère de l’Intérieur. En 2014, elle est nommée directrice de cabinet du préfet de la région Bretagne, préfet de la zone de défense et de sécurité Ouest, préfet d’Ille-et-Vilaine. Elle rejoint en 2016 le cabinet du ministre de l’Intérieur, où elle occupe successivement les fonctions de conseiller sécurité civile et de chef de cabinet. Avant sa nomination au poste de secrétaire générale de la zone de défense et de sécurité Sud, Frédérique Camilleri était, depuis juin 2017, chef du cabinet civil de la ministre des Armées. Ensuite elle a été secrétaire générale de la zone de défense et de sécurité Sud, puis directrice adjointe de cabinet du préfet de police de Paris Didier Lallement.
Il semblerait qu’elle vienne remplacer un Emmanuel Barbe jugé un peu trop mou... Ça promet...