Traduction de la revue de presse antiraciste suisse allemande Antira-Wochenschau
Bien que le parti ne se qualifie pas lui-même de fasciste, il présente de nombreuses caractéristiques fascistes. Il glorifie l’Italie et son passé mythique. Il défend une vision du monde autoritaire et hiérarchisée. Il vise à la domination d’un groupe construit comme supérieur - les Italien·ne·s. Il criminalise et combat toute forme de déviance. Il a recours à une rhétorique de propagande destructrice. Nous verrons dans quelle mesure les Fratelli d’Italia utiliseront leur position de force pour saper les institutions démocratiques et démanteler les droits fondamentaux, comme ceux des femmes, des réfugié·e·s, des migrant·e·s, des LGBTIQ et d’autres minorités.
Le concept de fascisme permet de comprendre comment les agressions classistes, transphobes, hétérosexistes, racistes sont liées. Que ce soit dans la rue, dans les médias ou au parlement, elles font partie d’un même agenda qui vise de manière violente la domination patriarcale nationaliste blanche. Tout cela peut être résumé et analysé comme du fascisme. Le fascisme n’est pas de l’histoire, mais du présent. Le fascisme a des conjonctures et il est modulable. En Italie, on voit bien comment le fascisme est à la fois un mouvement social, une idéologie et un pouvoir étatique. Après les Etats-Unis et Trump, les démocrates suédois ou le régime d’Orban en Hongrie, on constate que les démocraties libérales, qui se veulent même antifascistes, peuvent devenir des foyers de fascisme.
Alerta, Alerta !
Italie - Face à la menace fasciste, solidarité féministe !
Texte paru lundi 26 septembre sur l’Instagram de la Coordination Féministe
Hier soir, le parti "Fratelli d’Italia" de Giorgia Meloni a remporté les élections législatives et celle-ci va devenir présidente du Conseil : c’est le retour du fascisme en Italie.
La Coordination féministe s’inquiète de cette nouvelle avancée du fascisme en Europe et nous réaffirmons la portée fondamentalement antifasciste de notre féminisme. Nous le disons ici et le redirons encore : l’extrême-droite est toujours l’ennemie objective des droits des femmes et des minorités de genre. Celle qui ne se cache pas d’être admirative de Mussolini, le père du fascisme lui-même, a fait campagne avec un discours foncièrement anti-féministe, qui défend la "famille naturelle" et qui entend lutter contre le "lobby LGBT". Marine Le Pen, plus discrète sur ces questions, se réjouit évidemment clairement de sa victoire, car elle aussi est l’ennemie des droits des femmes et des minorités de genre.
Nous voulons ici apporter tout notre soutien aux femmes et minorités de genre en Italie. Le mandat de Meloni annonce un recul grave de leurs droits, notamment reproductifs. Le droit à l’IVG y est déjà compliqué à cause du recours massif à la clause de conscience (contre laquelle nous nous battons aussi en France), et il risque d’y être largement entravé, le parti Fratelli d’Italia ayant déjà apporté un soutien financier massif aux organisations anti-avortement. La Coordination féministe appelle à rejoindre les mobilisations de ce mercredi 28 septembre pour défendre le droit à l’avortement, en solidarité avec les italien.ne.s, mais aussi parce que leur situation nous rappelle encore une fois que ce droit n’est jamais acquis.
Nous ne battrons le fascisme que par la lutte et affirmons ici la nécessité de mener le combat antifasciste partout, en France, en Italie, et partout ailleurs.
Siamo tutt* antifascist*.
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