Dès l’élection de Macron, on savait que l’été serait une période dont le nouveau gouvernement profiterait pour taper fort et dur, pour mettre directement une bonne claque à tout le monde. Avec l’encore très récent mouvement contre la Loi Travail de 2016, qui a duré quatre mois, Macron avait des raisons de croire qu’une mobilisation relativement importante naîtrait rapidement contre ce projet XXL.
Ce matin du 12 septembre, nous nous sommes donc levé-e-s en sachant que cette journée serait déterminante pour les semaines à venir. L’appel syndical était à 10h30 au départ du Vieux-Port. Mais avant ça, un appel pour un p’tit dèj’ - cortège avait été lancé sur la Plaine dès 9 heures du matin, afin de se rendre collectivement en manifestation. Un café pour discuter un peu en amont et ne pas venir seul-e-s, pour se rencontrer et échanger tranquillement avant d’aller affronter les grosses sonos de la manifestation.
C’est donc une quarantaine de personnes qui sont parties de la Plaine (après quelques échanges très peu cordiaux avec Liota venue accompagnée de quelques policiers municipaux) pour rejoindre le lieu de rassemblement, en passant à travers la Plaine, le Cours Julien et le Cours Lieutaud, vidés pour l’occasion. Quelques slogans matinaux fusent : "les fainéants avec nous", "On recrute les fainéants, les rêveurs et les casseurs", suivis par d’autres plus ironiques : "on s’en fout de tout, on est là pour la violence".
Mais en arrivant auprès du rassemblement syndical, et après avoir agrégé plusieurs autres dizaines de personnes, c’est le classique "A bas l’Etat, les flics et les patrons" qui reprend le dessus. Tandis que le cortège de tête se reforme et grandit jusqu’à atteindre plusieurs centaines de personnes. Plusieurs banderoles viennent encadrer tout ça : "Chaud les Macrons", "Nous ferons finir les mauvais jours" et "En Marche vers l’Offensive", entres autres.
Au moment de repartir pour le trajet officiel de la manifestation, les locaux de la Soléam, qui gère les travaux très contestés du quartier de la Plaine, sont attaqués à coups d’oeufs de peinture.
La manifestation dans son ensemble est clairement composée de plusieurs dizaines de milliers de personnes. La police parle de 7.500 personne, la CGT de 60.000. On peut raisonnablement taper entre les deux dans les 40.000. Ce qui est sûr, c’est qu’il y a beaucoup de monde, tous et toutes dans la rue contre le Front Macronal. Tout au bout, des milliers de personnes plus loin, quelques socialistes perdus marchent timidement en agitant leurs drapeaux.
Dans le cortège de tête, il y a pas mal de monde, beaucoup plus que prévu pour la rentrée, ce qui est plutôt positif. Quelques moments de lenteur du fait du désir de ne pas se couper du reste de la manifestation, quand bien même policiers avec ou sans uniformes suivent de près sur tout le parcours.
Arrivé-e-s sur la place Castellane, on voit que six camions de CRS et des barrières bloquent l’accès vers le local du Front National, juste derrière. Une partie du cortège de tête repart donc sur la rue de Rome avant de se faire couper par une rangée de CRS par l’arrière. Il est rapidement décidé de remonter en direction de la manifestation que l’on voit défiler au loin sur le cours Lieutaud, alors que la tête est déjà arrivée depuis un moment. C’est dans cette petite rue qui remonte sur la droite qu’une toute petite altercation a eu lieu avec quelques flics excités qui avaient envie de jouer de la matraque : quelques poubelles sont renversées en travers de la route pour se protéger des charges, qui arrivent tout de même jusqu’à la banderole renforcée. Celle-ci absorbe les coups autant que faire se peut et permet de rester tranquilles à hauteur du cortège. De là, tout redevient tranquille. Le cortège de la CGT continue de défiler juste derrière, beaucoup de gens invectivant les policiers au passage, qui décident finalement de reculer de quelques mètres.
Lorsqu’arrivent la CNT et SUD, tout le monde se remet en marche pour se rendre une deuxième fois sur la place Castellane et, cette fois, vraiment terminer la manifestation.
En parallèle, les foraines menaient des opérations escargot sur l’autoroute pour ralentir et bloquer la circulation dans le centre, ajoutant une belle et sympathique confusion à la présence massive dans la rue. Vers 13h30, les camions arrivaient sur le Vieux Port.
La manifestation d’aujourd’hui était une sorte de test pour se retrouver, pour se rendre compte du degré de motivation. On peut dire que c’était une manifestation réussie du point de vue du nombre et de la mobilisation ! Grâce à cela, on peut repartir sur de bonnes bases pour repenser une meilleure organisation des manifestations à venir, une discussion et des échanges constructifs avec les différents secteurs de la mobilisation et l’établissement d’actions efficaces en commun.
En espérant que ça dure !
Non à la Loi Travail 1 ou 2 !
A bas le néolibéralisme et le Front Macronal !
Ce n’est qu’à travers la lutte que nous obtiendrons quelques chose !
A bientôt pour une prochaine manifestation et pour un prochain p’tit dèj’-cortège !