Dans les universités, le climat est tendu. Partout, on essuie des attaques de l’extrême-droite et de la police. Fatalement, la détermination s’en trouve décuplée.
Depuis l’évacuation sale du 22 mars, la France entière scrute les événements de Montpellier. Prenant aux mots une décision de la CNL, les étudiants de Paul Valéry appellent l’ensemble des luttes à converger dans leur ville samedi prochain. Manière de dire, pour ce jour-ci : « Ne nous regardez pas, rejoignez-nous ! »
Nous qui invoquons si souvent l’inventivité dans le combat, soyons au rendez-vous. Les manifestations nationales sont rares, et d’ordinaire cantonnées aux fins de mouvement et à la capitale (14 juin 2016). On a bien conscience que « ça ne se fait pas », ce qui est une preuve suffisante qu’il faut le faire.
Gouvernement et grévistes le répètent, chacun de son côté de la barricade : « Ce n’est pas négociable ». Samedi, nous allons nous expliquer directement dans la rue. Autant avoir des arguments solides et lumineux. Après un 22 mars très chaud, avant un 1er mai qui s’annonce mémorable.
La situation générale n’est pas bien claire, quelque part à l’intersection entre grève déterminée des cheminots, illimitation des blocages de fac, état de siège sur la ZAD. Pas bien claire, mais excitante. « En réalité, on ne sait jamais ce qui se passe, on sait seulement ce qu’on veut qu’il se passe, et c’est comme ça que les choses arrivent. »
Il n’est jamais trop tard pour s’en rendre compte : un gouvernement n’entend que le rapport de force, lequel doit s’affirmer partout où c’est possible. Grèves, occupations, manifestations, blocages économiques : autant de modalités qui n’entrent pas en contradiction, pourvu qu’elles soient dures. La détermination est une sorte de cran en-dessous duquel on ne peut plus redescendre. Ainsi s’accumulent les forces disparates.
Ce que visent les rares gens sincères qui parlent de « convergence », c’est ce sentiment que, où qu’on soit, où qu’on en soit, on agit sur le même plan. Dans cette perspective, les initiatives éparses se renforcent, comme s’exprime la volonté commune de fondre sur un même point, quand ça nous chante.
Le gouvernement ouvre des fronts inconsidérément, notre tâche est de les faire communiquer. Rallions Montpellier en masse samedi, joignons nos forces, retrouvons-nous dans le cortège de tête.
Des étudiants en lutte.
RDV samedi 14 avril à Montpellier, 15h30 devant les jardins du Peyrou.