En pleine crise sanitaire, de nouvelles fenêtres ont été posées le week-end du 15 mai 2021 aux cellules des bâtiments du centre de détention [1] (CD) du quartier femmes des Baumettes, mais pas pour le confort des prisonnières... Ces fenêtres sont "antibruit", mais n’ont pas été installées pour protéger les femmes enfermées du cri de l’aigle de Bonelli, plutôt pour protéger le voisinage de la prison. Réclamées par les riverain·e·s (notamment par Éliane), et déjà installées dans la maison d’arrêt [2] pour femmes il y a quelques mois, ces blocs inamovibles empêchent l’air de circuler dans les cellules. L’aération est pourtant vitale pour empêcher le coronavirus de se propager, pour que les odeurs de clope, de cuisine ou des toilettes n’envahissent pas toute la pièce, et surtout pour ne pas s’asphyxier et souffrir de migraines. Ces fenêtres entièrement vitrées empêchent aussi les yo-yo et les discussions entre cellules.
Ce manque d’aération est d’autant plus insupportable que, au moins la journée du jeudi 13 mai, les prisonnières ont toutes été confinées dans leur cellule au prétexte de lutter contre le covid, alors que la chaleur commence à monter. Les parloirs ont été annulés au dernier moment sans que les proches n’aient été prévenu·e·s. Même les promenades ont été annulées. L’établissement a été entièrement bloqué et toutes les activités suspendues. Les prisonnières ont toutes eu à subir un test PCR.
À l’approche des chaleurs de l’été, des prisonnières du CD ont donc décidé de manifester leur mécontentement contre ces fenêtres, dont l’installation ce week-end dernier est vécue comme une provocation supplémentaire de l’administration pénitentiaire après les événements de jeudi. Dans au moins une dizaine de cellules, ces fenêtres inutiles et dangereuses pour la santé ont été cassées par les prisonnières dès leur installation. Ces dernières risquent une répression de l’administration pénitentiaire et une condamnation à rembourser les dégâts.
D’autre part, les prisonnières se plaignent que la puissance des brouilleurs de téléphones a été fortement augmentée ces derniers jours. Il s’agit là encore d’une mesure répressive : les téléphones ne captent plus ou coupent très régulièrement, ce qui empêche les prisonnières de tenir informé·e·s les proches dehors qui s’inquiètent pour elles.