Pour nous raconter leur combat, mené depuis mai 2018, nous avons reçu plusieurs invités : Nour et Kamel salariés du Mcdo de St Barthélémy, Salim du Syndicat des Quartiers Populaires de Marseille (SQPM) et Naer du collectif habitants de la Maison blanche.
Pour écouter l’émission, c’est par ici. (émission du 18.02).
Pour compléter l’écoute de l’émission : Comme dans beaucoup de luttes, le volet juridique occupe une place importante. Il n’est pas toujours simple de comprendre les procédures et le vocabulaire du droit du travail. Pour faciliter l’écoute de l’émission et surtout comprendre les enjeux de cette lutte, voici une chronologie simplifiée.
- Mai 2018 : Depuis 2014, le Mcdonald’s de St Barthélémy ainsi que 5 autres restaurants à Marseille sont gérés par un même franchisé (c’est à dire un patron qui passe un contrat avec la multinationale). Ce patron s’appelle Brochiero et il annonce en mai 2018 la revente de ses restaurants de manière curieuse : 5 restaurants seront vendus à un super-patron de Mcdo à Marseille qui s’appelle Abbassi. Le sixième restaurant, c’est-à-dire le Mcdo de St Barthélémy, est promis à une société privée inconnue.
Les salarié-es dénoncent une escroquerie, un plan social déguisé en projet de revente.
- Septembre 2018 : Le tribunal invalide le projet de revente du Mcdo St Barthélémy. Le restaurant du 14e demeure géré par Brochiero, tandis que les 5 autres sont en attende de vente vers Abbassi, magnat des Mcdo marseillais, déjà propriétaire de 9 enseignes.
Quelques semaines plus tard, Abbassi propose de reprendre le Mcdo de St Barthélémy à deux conditions : le départ des syndicalistes et la suppression des acquis sociaux dont jouissent les salarié-es des 6 restaurants. L’Etat par l’intermédiaire du préfet des Bouches-du-Rhone se pose en médiateur. Refus des salarié-es de céder à de telles conditions.
- Novembre 2018 : La vente des 5 restaurants appartenant à Brochiero vers Abbassi est validée par le tribunal : St Barthélémy se retrouve isolé des autres Mcdo.
- Avril 2019 : Un plan social est mis en place par Brochiero au Mcdonald’s de St Barthélémy : 7 salariés dont 4 de l’équipe encadrante par ailleurs très actifs dans le mouvement de grève sont licenciés. Dans le même temps, les salarié-es du Mcdo avaient eux-même trouvé des solutions aux « difficultés économiques » du restaurant en décrétant une nouvelle répartition des richesses : proposition d’abaisser les salaires des cadres de 30 %.
- Juillet 2019 : L’Inspection du travail invalide le licenciement des 7 salariés pour cause de discrimination syndicale.
- Décembre 2019 : Les salariés du Mcdo de St Barthélémy ne sont plus en mesure de travailler : le Tribunal de Commerce de Marseille vient d’ordonner le placement de l’établissement en liquidation judiciaire. Le restaurant passe sous contrôle de Mcdonald’s France. Les 64 salariés encore sous contrats dépendent directement d’une multinationale qui réalise 25 % de son chiffre d’affaire en France et qui souhaite donc ne pas reprendre l’activité du restaurant pour motif économique.
- Février 2020 : Par l’intermédiaire d’accords individuels, les salariés de l’enseigne gagnent une indemnisation à hauteur de 120 % du barème Macron (les ordonnances Macron de 2017 fixent et plafonnent le niveau des indemnités prud’homales) . Suite à une négociation à marche forcée – rappelons que depuis décembre 2019 les salariés ne reçoivent pas leur salaire – la multinationale débourse des montants supérieurs à ceux qu’elle aurait du verser si les Prud’hommes avaient donné raison aux salariés.
Prochaine émission le mardi 17 mars 2020, toujours à partir de midi sur radio Galère (88.4 FM) !
En réecoute, les podcasts des deux précédentes émissions sont disponibles ici :
- Mouvement social contre la réforme des retraites et de l’assurance chômage. Janvier 2020
- Des luttes pour le logement à Marseille . Décembre 2019