[Seysses - 31] Encore un mort au mitard : Communiqué de prisonniers de Seysses

Samedi 14 avril, un prisonnier est mort dans le quartier disciplinaire de la prison de Seysses (31). Depuis, tous les jours, des prisonniers refusent de remonter de promenade malgré l’intervention des ERIS (Équipes régionales d’intervention et de sécurité) ; plus d’une centaine, parfois 200, une banderole a même été déployée dans la détention pour dénoncer ce que tous refusent d’accepter comme un suicide.

Le Syndicat pour la protection et le respect des prisonniers qui est né récemment de personnes directement concernées par l’enfermement carcéral et rassemble déjà de nombreux prisonniers et prisonnières (nous donnions la parole aux initiatrices du PRP dans notre dernier numéro : à lire ici) a reçu ce communiqué de l’intérieur de la prison de Seysses. Les prisonniers qui le sortent malgré les risques que cela implique pour eux-mêmes veulent qu’il soit diffusé le plus largement possible afin que la vérité soit dite sur ce qu’il s’est véritablement passé ce jour-là : J. ne s’est pas pendu. Ils y rendent aussi compte des pressions subies par les témoins les jours qui ont suivi la mort de J. et sur le quotidien terrible de la détention, particulièrement au mitard, dans la prison de Seysses.

Nous appuyons totalement les revendications de ces prisonniers qui ont directement vécu ces moments. Que ceux et celles qui pourraient en témoigner n’hésitent pas à se rapprocher de L’Envolée ou du syndicat PRP. Pour que cette mort plus que suspecte ne soit pas une fois de plus étouffée par l’administration pénitentiaire.


Communiqué de prisonniers enfermés à la prison de Seysses : Encore un mort au mitard

Maison d’Arrêt de Seysses, le 19 avril 2018.

J. avait 26 ans. Samedi dernier, il était au mitard, dans une « cellule disciplinaire » de la prison de Seysses. Il y est mort. Les médias relaient une version des faits, une seule : celle des matons, les « surveillants ». Mais nous, on y vit, dans cette prison. Et on n’est ni sourds, ni aveugles. On sait que sa mort a été provoquée par la violence des matons affectés au mitard. Non, J. ne s’est pas suicidé.

Si plus d’une centaine de prisonniers ont refusé de remonter en cellule plusieurs jours de suite cette semaine, c’est parce que c’est tout ce qu’on peut faire pour protester, ici. J. est mort au mitard, et l’autopsie aurait conclu à un suicide. Mais on sait que ce n’est pas le cas, car il y a des témoins qui étaient présents dans les cellules environnantes lors de son passage à tabac, qui ont tout entendu, qui ont assisté à tout ça. C’est suite à un déferlement de coups que J. est mort samedi. Pensez-vous que nous serions 200 prisonniers à refuser de remonter en cellule et à déployer une banderole dans la cour de promenade si nous n’étions pas convaincus de leurs mensonges ?

PS :

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