Depuis plusieurs semaines la tension monte au centre de rétention. Les conditions sanitaires sont plus que délétères et les mesures d’hygiène ne sont pas toujours respectées. Les masques ne sont pas distribués en quantité suffisante aux retenus, rendant le protocole du changement de masque toutes les quatre heures impossible. Plusieurs membres du personnel sont tombés malades ces dernières semaines ainsi que plusieurs retenus. Les membres du personnel malades ont été incités à continuer à travailler jusqu’à ce qu’ils soient officiellement diagnostiqués positifs, alimentant l’angoisse des retenus à l’intérieur du centre. Quant aux retenus tombés malades, certains ont réclamé des soins pendant plusieurs jours avant d’être pris en charge et isolés des autres.
Dans ce climat déjà anxiogène et malgré des manquements aux droits élémentaires manifestes, la Police aux Frontières (PAF) se déchaîne toujours plus et n’hésite pas à faire usage de la violence et à intimider les prisonniers, pour faire taire leurs tentatives de dénonciations et de contestations. En début de semaine, un retenu a ainsi été passé à tabac. Nous sommes sans nouvelles de cette personne depuis.
Cette situation catastrophique est dénoncée depuis plusieurs semaines par les retenus eux-mêmes. Quelques retenus ont également entamé une grève de la faim la semaine dernière, afin d’alerter sur la situation dans le centre de rétention. Ils dénoncent aussi l’absurdité de cette situation où malgré une fermeture totale des frontières, ils restent retenus dans l’attente d’une expulsion qui n’aura pas lieu. Rappelons que la rétention administrative en France est autorisée seulement pour un délai théoriquement court et dans l’attente d’une expulsion programmée, ce qui à l’heure actuelle est impossible.
Ce vendredi 05 novembre, certains retenus ont appelé un groupe de soutien extérieur, afin de leur faire savoir qu’un des retenus malades du covid depuis plusieurs jours, et toujours enfermé au centre de rétention, s’est évanoui au milieu de ses co-retenus. Quelques temps après un incendie a éclaté. Trois cellules ont pris feu dans cet incendie, provoquant l’évacuation du secteur tout entier. La police, après être intervenue violemment (matraques, boucliers, chiens), cherchera à son habitude à incriminer des personnes.
Nous sommes sans nouvelles de la personne malade qui s’est évanouie plus tôt dans l’après-midi, ainsi que de plusieurs autres retenus avec lesquels nous étions en communication. A l’heure actuelle plusieurs lignes téléphoniques publiques par lesquelles les retenus peuvent communiquer vers l’extérieur, ont été coupées. Nos contacts alertent sur la présence d’une fumée noire et toxique qui s’imprègne dans les masques qui n’ont toujours pas été changé depuis l’incendie de cet après-midi.
Nous sommes dans l’attente de pus d’informations que nous communiquerons immédiatement. Néanmoins, nous invitons toute personne ayant les moyens d’enquêter sur la situation actuelle au CRA du Canet, à le faire et à rendre publiques les informations.
Nous appelons à une manifestation de soutien samedi 07 novembre, à 15h. Rendez-vous au métro Bougainville.
Contre cette situation inadmissible, exigeons la libération immédiates de tout.es !
Soutien à tous les prisonniers du CRA de Marseille ! Fermeture de tous les centres de rétention !