Depuis quelques mois, des plongeurs, notamment de la Société nautique de la Corniche (SNC), repêchent des centaines de trottinettes dans les eaux du littoral de Marseille, principalement autour du Vieux Port et le long de la Corniche. Les 11 premières faisaient parti des 7 tonnes de déchets repêchés en mai à l’occasion du nettoyage annuel du Vieux Port. [1] Fin juillet, la SNC à elle seule en était à 470 trottinettes repêchées en six semaine ! [2]
Ils ont entre 8 ou 10 ans, les plus grands vont avoir 14 ans, et c’est vrai qu’on s’est rendu compte que depuis quelque temps, le jeu était de prendre des trottinettes et de les jeter à la mer.
- Jérôme Poulet, responsable de Lime [3]
À tel point que Bird et Lime ont embauché des médiateurs pour « sensibiliser les jeunes utilisateurs » ; « “dès qu’on parle d’écologie, ils y sont sensibles”, témoigne l’un des médiateurs ». [4]
Écologie ?...
C’est une belle hypocrisie de la part de sociétés vendant de la « mobilité jetable » : une trottinette fait une moyenne de 10 km par jour, a une durée de vie n’excèdant pas un ou deux mois, et sa batterie n’est pas recyclée. [5] La seule manière « écolo » d’utiliser un trottinette électrique en libre service, c’est si son utilisation remplace la voiture. [6]
Et la Mairie dans tout ça ?
Fidèle à sa tradition d’un service publique de qualité, la Ville se lave les mains du problème. Elle a adoptée une charte plaçant la responsabilité de la récupération des trottinettes hors d’usage entièrement sur les entreprises qui les mettent en circulation. [7] À tel point qu’aucun représentant de la Ville ni la Métropole n’a daigné se présenter à la réunion de coordination entre Lime, Bird et la SNC. [8] En attendant, ce sont les bénévoles de la SNC et d’autres qui les repêchent.
Par contre, elle lorgne sur une part du gâteau. Un appel d’offre a été lancé en avril visant à réduire à trois le nombre d’opérateurs, avec un maximum de 2000 trottinettes déployées chacun. Parmi les critères, le type de solution proposée au problème du stationnement, mais aussi, « de demander aux opérateurs de reverser un pourcentage de leur chiffre d’affaires à la ville. Ce critère comptera pour 30 % de la note finale. » [9]