La presse revue #6 : l’école n’est malheureusement pas finie

Revue de presse de la semaine dernière (19-25 novembre) à Marseille et ses alentours. Au programme, la mairie qui pique la nouvelle école des minot.es de Ruffi pour la filer aux gosses d’Euromed, un retour en image sur la manif féministe de samedi, et encore et toujours des problèmes de logement...

Vu que c’est une revue de presse, on se devait de commencer par ça :

Ségrégation sociale au menu des écoles marseillaises

On ne finit pas de parler de l’insalubrité des écoles marseillaises. Le rapport de la chambre régionale des comptes avait noté « l’absence d’état des lieux et de démarche stratégique » pour l’entretien des écoles, notamment pour 32 d’entre elles dans les 3e, 13e, 14e et 15e arrondissements... Tiens donc !

Dans le 13e justement, c’est l’école maternelle de la Batarelle (13e) qui a vu six de ses classes privées de chauffage pendant 2 jours (12-13.11), 7°C pour des bambins c’est le top. Date prévue pour les travaux ? Mi-décembre ! En attendant, chauffages d’appoints. Mais bon, ils ont l’habitude, l’exacte même situation avait eu lieu l’année dernière. Dans le 3e, l’école élémentaire National n’a pas l’air mieux lotie (photo prise le 19.11).

Foutage de gueule toujours, cela fait maintenant 15 ans que les élèves de l’école primaire Ruffi (3e) ont cours dans des préfabriqués « temporaires ». Iels devaient enfin intégrer le nouveau groupe scolaire bâti en dur à la rentrée 2020, mais le conseil municipal du 25 novembre en a décidé autrement. Il a redessiné le périmètre scolaire de cette nouvelle école pour n’accueillir finalement que 3 classes de l’école Ruffi, au profit des « nouveaux habitants » d’Euromed.

La nouvelle école est une « vraie nouvelle école » qui va s’appeler « Antoine de Ruffi », elle aura la particule ! Et aura son propre périmètre !

Des parents d’élèves de l’école Ruffi


Sans honte aucune, Gaudin et consorts ont décidé de revenir sur leur promesse et d’allouer la nouvelle école aux gamins des familles aisées nouvellement installées, et de reléguer les gamin.e.s pauvres du quartier qui attendent une école depuis 17 ans dans les mêmes algécos pourris qu’ils sont contraint.e.s de fréquenter depuis 15 ans…

Féminismes

La « marche contre les violences faites aux femmes » a finalement pris place à Marseille ce samedi [1], à l’appel principalement du collectif Nous Toutes. Tout comme l’année dernière, cet appel à été critiqué par de nombreux collectifs sur les positions qu’il prenait notamment sur les questions du travail du sexe, de la trans identité et de l’islamophobie. Voir Pour un Féminisme Inclusif & Intersectionnel le 23 Novembre

Lundi 25, c’est à Martigues que prenait place un manifestation contre les violences faites aux femmes à l’appel de l’association Femmes solidaires. [2]

Logement : La Soléam en péril

Vendredi 22 les évacué.es du 51 Dahda et leurs soutiens manifestaient devant l’espace d’accueil des personnes évacué.es rue Beauvau pour obtenir un logement. Voici leur communiqué : Communiqué de presse des délogés du 51 bd Dahdah

Samedi, deux immeubles ont été évacués pour péril imminent sur le boulevard Oddo (15e). « Le mur du voisin s’est effondré sur la véranda, il pleut et le plafond s’effondre ». [3]

Ironie quand tu nous tiens, c’est la Soléam cette fois qui semble avoir des problèmes de « structuration de zone » (au-bas de la photo)

Et comme la semaine dernière, la Marseillaisea révélé un autre immeuble en péril qui était loué sur booking.com et hostelword.com. Le 21 rue d’Anvers (4e), dont le bailleur est maintenant en détention provisoire.

Chaque fois que nous prenions une douche, nous prenions des décharges électriques

Un touriste

Le bailleur gérait « une quinzaine d’adresses de locations touristiques via sa société Idapart : rue Homère, avenue de la Libération, rue Poggioli (d’ailleurs sur un autre immeuble en péril), rue Longue des Capucins, rue Thiers, etc. » Il avait aussi racheté auprès de Marseille Habitat le 17, rue du Musée, qui l’avait acheté à 1 euros symbolique à la ville de Marseille, dans des circonstances opaques.

Et pour finir, ce ne sont pas que les écoles qui ne sont pas chauffées. Pas de chauffage, pas d’eau chaude, infiltrations, c’est pas la joie dans la cité universitaire de Luminy. « Au moins 200 étudiants, qui ont répondu au questionnaire, ont indiqué qu’ils n’avaient soit pas de chauffage, soit pas d’eau chaude, soit ni l’un ni l’autre. » [4]

Grèves

Le mouvement se poursuit dans les hôpitaux. Ce jeudi 21, ce sont les manipulateurs et manipulatrices radio qui étaient en grève à Marseille, Antibes et Nice. [5]

Mardi, ce sont les personnels du lycée agricole des Calanques (8e) qui ont fait grève « pour réclamer plus de moyens et notamment un poste d’infirmier pour faire face à une forte progression des effectifs de l’établissement. » [6]

Et pour finir...

Dernier en date des procès pour « aide à l’entrée de personnes en situation irrégulière » sur le territoire. Pierre M. a été relaxé en appel jeudi 21 à Grenoble. Les juges acceptent de visionner une des images qui contredisent la version policière… Ce qui avait été refusé en première instance à Gap où il avait été condamné à 3 mois de sursis.

À Marseille, une cinquantaine de personnes se sont mobilisées à l’appel du collectif CANBUS pour protester contre l’abattage prévu de 227 arbres de la pinède du Roy d’Espagne (8e), menacée par le projet du Boulevard Urbain Sud.