Moins de monde qu’à l’accoutumée, car les appels n’ont pas été relayés très largement, et que la mobilisation le matin en semaine est un peu plus difficile à réaliser, d’autant plus dans les laps de temps assez courts entre les appels et la date, mais cela n’a pas empêché que pas mal de monde parte de nouveau en manif sauvage dans les rues du centre, après des temps d’hésitation avant le départ.
On passe devant le Medef, qui est toujours marqué du dernier passage de la manif de samedi, et les flics le protègent. Cette fois, ils sont tout beaux, tout propres, tout flics, pas comme leurs collègues qui ne savent pas prendre soin de leur uniforme. Ce qu’on ne manque d’ailleurs pas de leur faire remarquer. On remonte ensuite dans les rues pour aller taper la bise à la CFDT, « syndicat » qui ne voit rien à redire dans le contenu de cette Loi Travail et pour qui le monde tel qu’il tourne est satisfaisant. Ils se prennent donc pas mal de bombes de peinture, et des tags viennent exprimer publiquement ce qu’ils sont : des briseurs de grève.
Le cortège continue, en continuant les slogans, dont certains petits nouveaux assez sympathiques : « Sur les pavés ? Les jeunes ! Sous les pavés ? Les flics ! » ou encore « Ah, ça ira, ça ira, ça ira, et les patrons on les pendra ». Le cortège est rapide et mobile, et les flics sont globalement pris de court. On en arrive même jusqu’aux portes de la Préfecture, ouvertes, avec personne devant pour les garder. C’est presque une invitation, à ce moment-là !
Et finalement déboulent des bleus, en panique à partir du moment où on pose un pied sur la route qui passe devant la Préfecture. L’un d’entre eux court et vient gazer à bout portant les manifestant-e-s qui étaient déjà arrivé-e-s jusque-là, et ses collègues balancent des grenades lacrymos un peu partout sur la place, quand bien même rien de spécial ne se passait. Mais leurs directives combinées à une prise de court les a fait arroser les terrasses de gaz, que le vent leur renvoyait, d’ailleurs.
A partir de ce moment-là, la manif se tend un peu et accélère, le cortège remonte sur le Cours Lieutaud après avoir abandonné la place de la Préfecture. Là, des barricades sont montées avec des poubelles en travers de la route (et les poubelles jalonneront le reste du parcours), mais elles ne sont pas tenues.
Tout ça provoque tout de même un joli bordel dans la circulation, en plus de permettre de ralentir l’arrivée de la police depuis le commissariat et donc de se protéger, et le cortège remonte vers le Cours Julien, pour ensuite se diriger vers la Canebière.
De nouveau, sans qu’il ne se passe grand chose à ce moment-là, les CRS rebalancent des gaz dans tous les sens dans la descente du Cours Ju et jusque sur Lieutaud, en poursuivant les manifestant-e-s, qui s’engouffrent dans la rue de l’Académie pour rejoindre la rue de Rome, toujours poursuivi-e-s. Mention spéciale au tir de lacrymo direct dans les poubelles qui a sauté dans les pieds d’un des flics qui était plus en avant. C’est toujours drôle à voir.
Il est possible qu’il y ait eu une arrestation au croisement rue de l’Académie / rue de Rome, si quelqu’un a plus d’informations, merci de contacter la legal team ! : 07 52 34 01 46
Toujours poursuivi-e-s, ce qui reste du cortège se redirige vers le Cours Julien à travers la rue Estelle pour s’y disperser, ce qui se fera tranquillement.
Alors que tout le monde s’était dispersé, plusieurs voitures de BAC (3 ?) et fourgons de police (4 ?) ont foncé vers le Cours Ju et ont organisé une sorte de barrage filtrant autour. Là encore, si vous avez vu des arrestations ou que vous pouvez témoigner sur le sujet, n’hésitez pas, dans le premier cas, à contacter la legal team (numéro en bas) ou à écrire un petit résumé sur le sujet sur MIA.
Au bilan de la journée, c’était toujours plutôt bien de maintenir la dynamique en attendant la rentrée prochaine des lycéen-ne-s et des étudiant-e-s, en espérant que ces dernières manifs auront donné envie de continuer de plus belle ! Dommage toutefois que le cortège n’ait rien eu pour se protéger physiquement de la poursuite des flics, qui n’étaient pas si nombreux et qui, comme on l’a vu lors de précédentes occasions, peuvent être repoussés par l’énergie et la cohésion collective. Mais ce n’est que partie remise, nul doute que les manifestations à venir sauront se prémunir de ces empêcheurs de lutter en rond. Dans tous les cas, ça doit pas être marrant pour eux de courir partout sous le soleil dans leurs armures, et c’est déjà plutôt sympa de les faire tourner en bourrique (qu’ils sont).
Après le PS, le Medef, et la CFDT qui joue aussi son rôle de frein des luttes, il nous reste beaucoup à prévoir ! Et gageons que l’intelligence collective et l’inventivité du mouvement nous fera encore aller de l’avant. Il suffit de le vouloir. Et de s’organiser pour le faire.
Développons les blocages, la critique et la lutte ! Vers la grève générale illimitée !