Réfugiés bienvenue Nîmes
Objet : protestation contre les conditions de vie au Prahda de Marguerittes (Gard)
Nîmes le 21 avril 2018.
Notre association a été sollicitée par des résidents du Prahda de Marguerittes dans le Gard. Cet établissement racheté par le réseau privé Adoma, accueille des réfugiés assignés à résidence, en attente du règlement administratif de leur situation.
Nous avons pu constater que les conditions de vie y sont dégradées :
- Les résidents n’ont plus d’eau chaude depuis deux semaines (sur la centaine de résidents il y a une vingtaine d’enfants scolarisés, mais il y a aussi des bébés et des personnes âgées), une dame malade n’a pas pu se laver depuis une semaine, un monsieur opéré est dans la même situation, des bébés sont lavés à l’eau froide.
- Certaines toilettes sont collectives, sales (des déjections sur les murs ne sont pas nettoyées), et sur certaines douches, les verrous sont cassés, ce qui les rend inutilisables. Il y a une personne qui fait le ménage mais pas tous les jours alors les résidents nettoient eux-mêmes.
- Les quatre cuisines prévues pour la centaine de résidents qui préparent leur repas ne sont pas toutes opérationnelles, seules deux sont en état de marche.
- Les gens mangent dans leur chambre, assis sur leur lit car il n’y a pas d’espace de vie collectif.
- Les résidents sont logés dans des chambres de 7 mètres carrés (pour 1 à 2 personnes) ou 9 mètres carrés (pour 2 à 3 personnes). Ils n’ont pas de place pour poser leurs affaires et aucun espace pour accrocher leurs vêtements. Les familles de trois ou quatre enfants sont ainsi réparties dans plusieurs chambres, sans espace unique pour se réunir.
- Actuellement il y a une seule machine à laver en état de fonctionner. On peut voir maintenant quatre machines neuves empilées les unes sur les autres dans le hall d’entrée mais elles ne sont toujours pas installées.
- La police vient deux fois par semaine au Prahda pour faire signer tous les assignés à résidence. La dernière fois il n’y avait ni le directeur, ni les assistants sociaux sur place. Certains résidents sont terrorisés par cette présence policière et préfèrent ne plus sortir du tout de leur chambre.
- Les résidents se plaignent de ne pas être accompagnés par les référents sociaux du lieu aux services médicaux et aux rendez vous en préfecture.
- L’ambiance au Prahda est tendue : les gens sont angoissés, déprimés, exaspérés, certains sont malades et doivent se déplacer chez le médecin par leurs propres moyens (à pied et en bus).
- Le Prahda est situé entre la sortie d’autoroute et la voie rapide qui mène à Marguerittes. Les gens sont donc obligés de marcher le long de la voie rapide ou de la traverser en courant pour accéder à l’arrêt de bus, ils se font klaxonner par les voitures qui roulent très vite à cet endroit. Les enfants scolarisés font cette promenade tous les matins. A l’arrêt Paloma, ils ont encore un bon quart d’heure de marche pour rejoindre le collège Jules Vallès du Mas de Mingue. S’ils manquent le bus ils partent à l’école à pied et doivent faire une heure de marche le long de la voie rapide.
Si toutes ces informations se confirment, nous considérons que les pouvoirs publics doivent réagir et que les services de protection de l’enfance et de protection des femmes, ainsi que les services préfectoraux, le défenseur des droits... doivent être interpellés dans les plus brefs délais.
Nous allons solliciter tous nos réseaux de soutien, locaux, départementaux et régionaux afin d’envisager une protestation à la hauteur de la situation.
Réfugiés bienvenue Nîmes