On va revenir sur votre cas d’abord. Vous avez fait 12 mois à Luynes, ensuite 44 jours au CRA de Marseille, et après 2 semaines au CRA de Nîmes. Du coup à Luynes [la maison d’arrêt de Lyunes II] ça se passait comment ?
Luynes c’était un train de vie normal. Je travaillais, je faisais des activités. Moralement j’étais bien. Dans la prison, il y a des activités. On peut faire du sport, on peut travailler. J’ai tenu le coup.
Il n’y avait pas de violences policières, ce genre de choses ?
Euh… non.
Ok. Et après quand vous êtes sorti, vous avez eu la commission d’expulsion. Le procureur vous a envoyé en CRA, c’est ça ?
Je suis passé le 20 décembre [2018] à la commission. Ils ont donné l’avis favorable d’expulsion. Quand je suis passé à la commission d’expulsion j’ai bien précisé d’être assisté d’un avocat, mais je suis passé sans avocat, sans défense.
À ce moment-là, le procureur, vous pouvez revenir sur ce qu’il a dit ?
Le procureur je lui dit : « Madame la juge je peux pas passer sans avocat ». Le procureur il a dit : « Ouai on est en overdose d’immigrés ». Et ils m’ont fait passer sans défense, sans avocat.
Après vous vous êtes retrouvé au CRA de Marseille. Vous pouvez revenir sur votre cas ? Parce que c’est bizarre que vous soyez en CRA : il y a une procédure administrative qui fait obstacle à une procédure judiciaire ? Vous pouvez expliquer ?
Je suis sous contrôle judiciaire depuis le 10 mars 2017. J’ai l’interdiction de quitter le territoire français, parce que chaque semaine je pointe. Donc le contrôle judiciaire, c’est contradictoire, quand ils m’ont ramené en centre de rétention. Parce que le contrôle judiciaire il dit : « interdiction de quitter le territoire français ».
Dans l’attente du procès en fait, dans l’attente de jugement ?
Oui. Jusqu’à la fin du jugement.
Et lorsque vous avez dit au préfet qu’il y a un risque de mandat d’arrêt européen si jamais on vous expulse, il a pas réussi à vous répondre ?
Ça c’était pendant la commission du 20 décembre. Quand ils ont commencé à parler, le procureur a commencé à lire mon casier judiciaire. Après je lui dis : « Monsieur le procureur vous avez pas toutes les informations, parce que vous avez pas cité ma dernière affaire, je suis sous contrôle judiciaire, je suis sous interdiction [à quitter le territoire] ». Il m’a dit : « nan c’est pas vrai, c’est impossible un sans-papiers qui est sous contrôle judiciaire ». Ils m’ont pas cru, à la commission. Après ils avaient pas ces informations, normalement c’était à eux de bien chercher ces informations.
Après, comment ça se passait dans le CRA de Marseille, les conditions quotidiennes ?
Franchement, c’était des conditions inhumaines, c’était des conditions sauvages, c’était des conditions dégradantes. Il n’y avait pas d’activités. Les gens là-bas ils s’automutilaient, ils se coupaient les veines. J’ai vu un qui a perdu la raison devant moi parce qu’il a eu un choc psychologique. Parce qu’il y avait un mec il avait fait une tentative de suicide devant lui, après le mec il a eu un choc psychologique. Il mangeait pas, il buvait pas, il bougeait pas. Là-bas il y a beaucoup de négligence, ils l’ont pas pris au sérieux.
Il n’a pas vu de médecin ?
Nan nan. Là-bas le médecin il sait que donner des dolipranes. Si vous êtes malade, si vous avez un choc psychologique. Donc le mec là-bas il a pas eu de soutien.
Et vous dites aussi que lors de cette tentative de suicide vous avez sonné l’alarme et y a pas…
Oui oui. Comme vous pouvez le constater sur les vidéos, on a sonné l’alarme. Il y avait plusieurs minutes d’attente. Parce qu’en fait eux les policiers, là-bas au CRA, quand on sonne l’alarme ils pensent qu’on veut sortir pour prendre un café à la machine à café. C’est pour ça ils s’en foutent. Mais des fois dans les caméras on fait des signe d’urgence mais ils s’en foutent totalement… jusqu’à ce qu’il y ait beaucoup de bruit, ils viennent.
C’était toujours le mois dernier [juin 2019], il y a eu une autre tentative de suicide, un jeune de 19 ans. Vous pouvez raconter ça aussi ?
Ça c’est au CRA de Nîmes.
C’est au CRA de Nîmes ça ? Vous m’avez dit qu’il devait être envoyé à l’hôpital Édouard Toulouse [au nord de Marseille] ?
Ah oui, oui, oui, ça c’est un autre mec, il a eu, je sais pas…
Il a bu du shampooing ?
Il a eu un petit coup de folie. Mais ça c’est sur le CRA de Nîmes qu’il a bu du shampooing.
Ah bon ? ok.
Là c’est un jeune, il a eu un coup de folie, il a bu du shampooing. Après voilà les policiers ils l’ont ramené à l’hôpital. À son retour il était un peu agité. Normalement si la personne est un peu agitée, ils la gardent à l’hôpital, ils la soutiennent psychologiquement. Eux ils ont fait quoi le CRA de Nîmes ? Le mec tellement qu’il était choqué, qu’il était stigmatisé, le lendemain il était sage comme une image. Parce que le mec ils l’ont mis en cellule d’isolement, ils l’ont scotché, ils lui ont mis des menottes, dans les pieds, dans les mains. Après ils lui ont mis un casque sur la tête. Et ils l’ont laissé jusqu’à midi dans la cellule d’isolement.
Donc 6 heures en isolement, c’est ça ?
Ptêtre c’est plus 10 heures. Après le jeune, certes il était un peu agité, mais c’est un jeune il faut être compréhensif. Parce que le centre de rétention, c’est des conditions inhumaines. Après le mec tellement ils l’ont torturé, je sais pas ce qu’ils lui ont fait, le lendemain il était choqué. Le lendemain nous on l’emboucanait un peu, on lui disait « je sais pas ce qu’ils t’ont fait », il était devenu sage comme une image. Tellement il était choqué il était sage, il bougeait pas.
C’était lui qui était en CRA contre l’avis du médecin ?
Nan ça c’est celui qui a fait la tentative de suicide.
Ok le premier, l’autre dont on parlait ?
Ouai ouai, c’est le premier qui a fait la tentative de suicide. Ils l’ont amené en CRA contre l’avis du médecin. Ils étaient censés le ramener à l’hôpital Édouard Toulouse. Mais comme c’était le week-end, il n’y avait pas d’effectifs, il n’y avait pas de voiture, je sais pas les flics ils étaient pressés de rentrer. Ils l’ont ramené au centre. Après ils nous ont dit quoi ? « Vous pouvez le surveiller ? Parce que le mec il est pas bien. Vous pouvez les surveiller pour nous ? » Là-bas on n’a pas que ça à faire de surveiller parce que ptêtre jusqu’à 23 heures on est ensemble mais après chacun rentre dans sa chambre.
Et pour revenir sur le CRA de Marseille, c’était comment la bouffe, la ventilation ?
Il y avait plusieurs jours où la ventilation était en panne. Parce que dans tous les CRA il n’y a pas de fenêtres, il y a juste une toute petite bouche d’aération qui permet d’envoyer de l’air. Si le système de ventilation il tombe en panne, il n’y a pas d’air. C’était comme dans une chambre fermée, il n’y a pas d’air, pas de courants d’air, on s’étouffait, il faisait chaud, il y avait les odeurs des remontées des égouts. On s’étouffait tellement que les gens qui sortaient le matin ils dormaient dans la cour.
Ok et pour la bouffe, vous disiez qu’il y avait de la bouffe crue parfois ?
Plusieurs fois il y avait de la bouffe crue, de la bouffe mal cuite. Franchement dégueulasse !
Vous disiez comment les smartphones rentraient dans la prison ?
C’était, comment dire, par les surveillants.
Donc par la corruption des matons ?
Ouais.
Ok. Après 44 jours au CRA de Marseille vous avez été envoyé à Nîmes. Vous pouvez revenir sur les raisons pour lesquelles vous avez été déplacé et les conditions du transfert aussi ?
Parce que là-bas au CRA de Marseille j’ai saisi la Cour européenne des droits de l’homme. Je voulais faire une pétition. Quand j’ai commencé à faire une pétition pour les conditions de vie inhumaines, les traitements inhumains, les conditions qui sont dégradantes… Parce que comme vous pouvez le constater je parle bien français. Là-bas ils ont l’habitude que les gens ils réclament pas leurs droits, qu’ils ferment leur gueule. Moi je voulais faire une petite pétition pour améliorer, pour tirer la sonnette d’alarme dans les centres de rétention. Dès qu’ils ont vu pour la pétition, après j’ai appelé le Contrôleur général des lieux de privation [de liberté], j’ai appelé et tout ça… Ils ont pas aimé le CRA de Marseille, que quelqu’un saisisse le CGLPL. Ils m’ont fait transférer au CRA de Nîmes. La décision elle s’est prise en même pas 3 heures, parce qu’ils avaient peur.
Pendant le trajet comment ça s’est passé ?
Après quand les policiers du CRA de Nîmes sont venus c’était comme des robocops. Pendant tout le trajet ils me menaçaient, ils me disaient « le CRA de Nîmes c’est pas comme le CRA de Marseille ». Ils m’ont dit que si sur le CRA de Nîmes je commence à faire des pétitions et tout ça, ils m’ont dit « nous les trois policiers que tu vois on va te créer une [plainte] ». Ils m’ont menacé de me créer des problèmes pour qu’ils me renvoient en prison. Ils m’ont fait comprendre : « on va rentrer dans la chambre où il n’y a pas de caméras, on va dire que t’a frappé un policier », et après ils m’ont dit qu’ils me conduisent immédiatement à la prison. Ils m’ont menacé de fermer ma gueule et voilà. C’était le CRA de Nîmes. Franchement leurs méthodes c’est comme la Gestapo. C’est des méthodes hard hard. Déjà à la base sur Nîmes tout le monde se plaint sur leurs méthodes. C’est très très très sévère. Parce que le CRA c’est un centre de rétention, c’est pas une prison, mais là-bas ils ont fait un centre c’est comme les documentaires des États-Unis. Une fois j’ai eu une fois avec un policier, il est venu devant mes oreilles, il a commencé à crier dans mes oreilles : « tu fermes ta gueule ! tu fermes ta gueule ! » Vous voyez le concept, d’un gardien des États-Unis qui crie sur un [détenu]. C’est comme ça, sévère.
Vous pouvez revenir sur l’anecdote de la barbe ?
Ah oui ça ! Dans le CRA de Nîmes et de Marseille il n’y a pas de coiffeur. Par contre sur le CRA de Paris chaque semaine il y a un coiffeur. Donc si on reste deux mois là-bas il y a la barbe qui pousse automatiquement. Quand je suis arrivé sur le CRA de Nîmes j’avais une barbe de 45 jours. Après il y avait un policier qui était un peu provocateur. Il m’a demandé pourquoi je suis rentré en prison. Je lui dis : « je suis rentré pour des affaires de stupéfiants, d’escroquerie ». Il m’a dit : « t’es pas rentré en prison pour des histoires d’apologie du terrorisme ? » Je lui dis : « Non pourquoi vous dites ça ? – Ben vous avez la barbe, vous êtes un peu suspect ». Après je lui dis : « Monsieur vous êtes en train de m’emboucaner . Déjà je suis DJ, je suis dans le milieu de la night, je suis dans le milieu de la musique. C’est pas mon délire. C’est pas parce que j’arrive de Bagdad, que j’arrive d’Irak, que j’ai une barbe, que vous allez… » Après je lui dis : « Monsieur si vous faites ça demain matin je porte plainte contre vous pour diffamation ». Il m’a dit : « non non non le prenez pas mal, c’était juste pour poser la question ». C’était de la provocation.
Et quand vous êtes arrivé au CRA de Nîmes vous avez voulu demander à Forum Réfugiés de faire appel à votre transfert. Comment ils ont réagi Forum Réfugiés ?
Il y a une dame qui s’appelle Rose. Il y a pas que moi, ils y a d’autres témoins je vous passe leurs contacts qui peuvent témoigner. Je voulais faire appel. Elle me disait que ça servait à rien de faire appel. Il y a eu plusieurs gens quand ils ont voulu passer devant le JLD, ils voulaient faire appel. C’est un droit fondamental de faire appel. Et là Rose elle leur disait : « nan de toute façon ça sert à rien de faire appel, de toute façon le juge de la cour d’appel il va confirmer les premiers 28 jours ». Moi je suis allé la voir, je lui dis : « De quel droit vous dites aux gens qu’ils n’ont pas le droit de faire appel ? C’est un droit fondamental de faire appel. Et même si je veux je peux aller en cassation. » Elle m’a dit : « nan de toute façon ça sert à rien ici les appels ». Elle, Rose, sa méthode elle c’est une déontologie de travail pas trop fondamentale, pas trop correcte. Parce que dire aux gens : « ça sert à rien de faire appel », je trouve ça inadmissible.
Il y a avait aussi le cas d’un Marocain qui avait un cancer aux oreilles qui arrivait de Paris ?
Ça c’est un Algérien.
C’est un Algérien ?
C’est des pays du Maghreb, parce que moi je sais pas trop… Enfin bref c’était un Maghrébin. Après le mec ils ont obtenu le laissez-passer tout ça, mais le médecin il a dit : « il ne peut pas prendre l’avion parce qu’il a un cancer dans l’oreille ». La personne quand on l’a amenée au CRA de Marseille elle avait un pansement. Le mec ils l’ont ramené en voiture de Paris, 10 heures de route. Il a passé la nuit au CRA de Marseille, le lendemain ils l’ont mis dans le bateau. Le mec était dégoûté, ils nous disait « ils m’ont ramené de Paris pour me mettre dans le bateau ».
Vous pouvez rappeler aussi les médicaments qu’on lui donnait ?
Nan ça c’était le mec qui a fait la tentative de suicide.
Ce que je voulais dire celui-là, là, on lui donnait que des dolipranes ?
Oui. Après le mec, comment dire l’autre, qui a fait une tentative de suicide, il avait des médicaments lourds.
Lesquels ?
Lyrica, Subutex, Valium.
Et Rivotril aussi ?
Ouais ouais, après même moi Rivotril je ne sais pas comment il l’a eu, c’est un traitement lourd.
Vous disiez qu’il y avait aussi le cas de quelqu’un qui avait un bracelet, et qui devait enlever son bracelet.
C’était lui, celui qui a fait la tentative de suicide. Il était [à la prison] des Baumettes. Il devait y aller pour enlever le bracelet, donc dans sa tête il était libre. Mais le mec des Baumettes ils l’ont ramené à [l’aéroport de] Marignane direct devant l’avion. Le mec il a refusé l’avion. Il était un peu agité, le pilote il voulait pas le prendre. C’est lui qu’ils ont amené au centre contre l’avis du médecin. Après le mec a fait la tentative de suicide.
On va finir sur la question des laissez-passer, comme quoi il y a plein de gens qui sont envoyés en CRA alors qu’ils savent très bien qu’il y aura pas de laissez-passer, c’est d’ailleurs un peu votre cas d’ailleurs.
Ouais, c’est mon cas parce que j’ai pas de passeport, j’ai rien qui prouve mon pays d’origine. J’ai remarqué que le JLD et le préfet savent à la fin qu’ils peuvent rien faire, parce qu’ils n’auront jamais le laissez-passer. Donc ils nous ramènent au centre de rétention, c’est comme une sanction pour le fait que j’ai pas de papiers. Le JLD et le préfet, ils savent, parce qu’il y a plusieurs personnes qui ont fait le CRA 5 fois, 6 fois. Dans mon cas je l’ai fait plusieurs fois. Donc si les préfets ils savent qu’à la fin il n’y aura pas de laissez-passer, pourquoi maintenir les gens 3 mois ? Pour moi c’est une sanction, c’est de la torture morale. J’ai vu un Tunisien qui avait sa mère au dernier stade d’un cancer en Tunisie. Il voulait rentrer. Le mec il a dit : « je suis Tunisien », on lui a dit : « nan il faut ramener le passeport, la carte d’identité ». Le mec il dit que le temps qu’il récupère son passeport sa mère elle sera morte. Donc même ça c’est fou. Ils ramènent des gens, des gens qui veulent partir dans leur pays d’origine, on leur dit : « non, ça marche pas comme ça, faut patienter 3 mois, vous nous ramener le passeport ou quelque chose qui prouvent pour le laissez-passer, qui peuvent faire accélérer les choses ». Mais non euh, ils le gardent 3 mois, après ils l’ont relâché. Le mec c’est lui qui voulait rentrer dans son pays, ils l’ont gardé 3 mois il a pas eu de passeport de son consulat, qui lui a dit : « si t’as pas de preuve d’identité, même avec l’accent, que t’es Tunisien, faudra quelque chose qui prouve ». Après le mec il a pété un câble, parce que sa mère était au dernier stade, le mec voulait aller pour l’enterrer. Le mec voulait rentrer dans son pays. Ils l’ont pas laissé parce qu’ils avaient pas de preuve. Donc pourquoi vous le gardez 3 mois ?! Après moi je trouve 3 mois c’est beaucoup, c’est la torture morale. 3 mois, j’ai compris, c’est pour abîmer le moral des gens, c’est fait pour faire dégoûter les immigrés pour qu’ils ne restent pas à Marseille, pour qu’ils ne restent pas en France. Ils les gardent 3 mois juste pour faire de la torture morale, pour leur dire : « voilà, vous avez pas les papiers, on vous met pas en prison mais on vous met en centre ».
Ok ben merci, est-ce qu’il y a quelque chose que tu voulais ajouter ?
Oui surtout dans mon cas c’est déjà contradictoire. Moi je comprends pas, jusqu’à ce jour j’ai l’interdiction de quitter le territoire français. Même quand j’étais au CRA de Nîmes il y avait une femme, elle venait pour contrôler le centre, c’était une femme policière, habillée comme la police mais pas avec la tenue normale. Il y avait 4 femmes avec elles. Je lui montre mes papiers, et elle me dit : « franchement je sais pas ce que vous faites là ». J’ai une interdiction de quitter le territoire français, ils me ramènent au CRA. Même là-bas je parlais avec des policiers ils m’ont dit que mon cas c’est une rétention abusive et arbitraire. Le Forum [Réfugiés] ils m’ont dit que le JLD c’était un lâche parce qu’il m’a mis ici juste pour me casser les bonbons avec tout le respect que je vous dois. Ils m’ont dit que « le JLD et le préfet ils t’ont ramené ici juste parce que t’étais en prison, ils t’ont ramené là-bas juste pour te faire chier ».
Ok, il y a d’autre chose qu’on a oublié de dire ?
Non, c’est bon.
Ok merci.
C’est avec plaisir.