« Si tu veux trouver un boulot, il faut payer entre 2 000 et 3 000 dinars [entre 1 000 et 1 500 euros] ou être bien introduit »
http://kapitalis.com/tunisie/2016/01/21/cite-ettadhamen-saccages-et-risques-dembrasement/
Ettadhamen, quartier populaire à l’ouest de Tunis, s’est joint aux agitations sociales qui ont éclaté ces derniers jours un peu partout dans le pays.
Des opérations de saccages et de vols ont été signalées, dans la soirée du jeudi 21 janvier 2016, à la cité Ettadhamen, où des groupes de pilleurs, profitant d’un vide sécuritaire, ont investi un magasin qu’ils ont mis à sac.
D’autres bandes de casseurs se sont introduits au Magasin Général de la cité El-Intilaka où ils ont subtilisé des appareils électroménagers. Et aux dernières nouvelles, l’agence d’Attijari Bank a été attaquée et pillée.
Les observateurs font remarquer que les incidents dans les deux grandes cités populaires de la banlieue ouest de Tunis, Ettadhamen et El-Intilaka, font craindre l’embrasement d’autres quartiers de la capitale.
Le mouvement s’est étendu à d’autres villes. Le couvre-feu a été élargi ensuite à Feriana et Thala. A Feriana, au sud de Kasserine, un policier a été tué après avoir été attaqué par des manifestants réclamant du travail. Dans l’espoir de calmer la grogne, le porte-parole du gouvernement a annoncé, mercredi soir, une série de mesures pour la région de Kasserine, dont l’embauche de 5 000 chômeurs et l’allocation de 135 millions de dinars (60 millions d’euros) à la construction de 1 000 logements sociaux.
La police tunisienne a fait usage de grenades lacrymogènes mardi 19 janvier pour disperser plusieurs centaines de demandeurs d’emploi qui s’étaient rassemblés dans au moins quatre villes du pays pour réclamer du travail. Ces manifestations se sont déroulées deux jours après la mort d’un chômeur, Ridha Yahyaoui, à Kasserine. Le jeune homme de 28 ans s’est électrocuté après être monté sur un poteau près du siège du gouvernorat pour protester contre son retrait d’une liste d’embauches dans la fonction publique.
Le ministère de l’intérieur a annoncé dans la journée l’instauration d’un couvre-feu « entre 18 heures et 5 heures » dans cette localité du centre-ouest du pays, où ont eu lieu les premières protestations dès le début de la matinée. Celles-ci se sont ensuite étendues aux villes de Tahla, de Fernana (au nord) et de Meknassi (au centre), a détaillé l’agence de presse TAP.