A Marseille, nous avions rdv à 10h30 pour les étudiant-e-s devant la fac St-Charles afin d’organiser un barrage filtrant, et à 11h rdv des lycéen-ne-s devant la Préf.
Mais à 8 heures du matin déjà, on entend depuis le Cours Lieutaud les échos des lycéen-ne-s qui agitent leur lycée.
Après un départ en manif sauvage (qui passe par la fac st-charles), de nombreux cortèges se rejoignent sur le parvis de la Préfecture, où était appellé un rassemblement avant départ en manif.
Dans la matinée, des militants de la CGT vont rendre une visite au Medef à domicile, dans leurs locaux de la Chambre du Commerce et d’Industrie, avant de rejoindre le groupe rassemblé à la Préf’.
A 11 heures, départ commun depuis la Préfecture à travers la rue de Rome. Comme les locaux du Medef avaient déjà été visités le matin par la CGT, la manif se dirige vers la Gare Saint-Charles pour aller faire résonner des slogans et de la colère sous les toits et dans les rues, ce qui prend les flics par surprise, eux nous attendaient plus bas.
En remontant la Canebière, la police tente de passer à travers la foule en voiture pour rejoindre le reste de leurs potes qui sont occupés à essayer d’organiser le blocage de la manif plus loin vers le commissariat, manquant écraser volontairement un militant de Sud PTT, qui finit sur le capot. Pour passer, ils deviennent très agressifs, balancent des barrières sur les manifestant-e-s, les poussent et les insultent (faut arrêter la coke les gars), et finissent par gazer sur la manif en abondant dans les coups de matraque qu’ils distribuent un peu au hasard mais a priori surtout par plaisir. Face à cette situation, des réactions très différentes ont lieu, mais globalement on reste ensemble, au moins l’un des flics finit projeté à terre en plein ouvrage de violence gratuite et prend quelques coups au passage, apparamment. Juste après, au niveau du Cours Lieutaud, ils arrêtent une personne (une photo de ces glorieux guerriers en action sur La Provence), en noyant la rue dans le gaz.
La manif’ continue sur le boulevard d’Athènes et s’engouffre dans la gare Saint-Charles pour la traverser (pour la seconde fois de la journée !) en y faisant un maximum de bordel et pour arriver devant la fac, où une Assemblée Générale était appelée en fin de manif.
Devant le nombre de personnes présentes, et grâce à l’enthousiasme mais surtout à la force collective, on décide de rentrer pour tenir à l’intérieur des locaux cette fameuse assemblée. Les universités ont historiquement été un lieu de lutte, on est en train de faire en sorte qu’elles le redeviennent.
Comme ce n’était pas prévu, on met un peu de temps à démêler les propositions contradictoires (dehors ? dedans ?) et on finit par prendre le grand amphi pourvu de micros pour y tenir l’AG, sans tribune cette fois, ou le moins possible, et en rompant avec la géographie ’normale’ de ces amphis. Au passage, les bouffons de l’Action Française vienne essayer de faire du racolage et se font encore une fois dégager de là, après s’être déjà fait éclater lors de la dernière manif (décidément, ça devient une manie...si l’AF nous lit, mettez-vous direct des tartes entre vous, ça ira plus vite).
Dans l’AG, cette fois, tout le monde à peu près en rond, même si c’est bancal vu la configuration générale des amphis. Enormément de monde est là, la parole circule pas mal, ça change tout à fait de celle de mercredi dernier. Globalement, tout le monde partage le rejet de l’action de la police.
Vers 13h, au coeur de l’AG, on apprend qu’un rassemblement est en cours devant le commissariat et une bonne moitié part rejoindre les gens là-bas en solidarité, parce qu’il y a eu de nouveaux gazages et de nouvelles arrestations. Des gens ont été envoyés à l’hôpital ou chez les pompiers.
Chez La Marseillaise, une vidéo d’une partie du rassemblement.
Une fois l’assemblée terminée, après avoir décidé d’un prochain rassemblement lors d’une nouvelle journée d’action et de lutte le 24 mars à partir de 10h30 devant la fac saint-charles et à 11h devant la préfecture, où on retrouvera les travailleurs et les travailleuses, toutes les personnes encore présentes se dirigent à leur tour vers Noailles et son triste commissariat.
A 15h05, le rassemblement est toujours en cours devant le commissariat, une personne est finalement relâchée.
En recoupant les informations, il semble qu’il ne reste à présent qu’une seule personne en garde à vue, qui sera déférée au tribunal de grande instance dès demain matin. Il comparaîtra avec les charges de ’violence sur personne dépositaire de l’autorité publique’, ’outrage’ et ’rébellion’.
Apparamment, un lycéen de Marseilleveyre a lui aussi été arrêté, et sera surement présent demain au tribunal. Double raison de venir, donc !!!
Autant de raisons pour les soutenir, car nous sommes tous et toutes des rebelles, que notre existence est un outrage à leurs grands projets d’écrasement et que nous savons que les flics défendent l’Etat et l’ordre des choses, qu’ils ont choisi leur camp, qui est l’opposé du nôtre. Comme le montre d’ailleurs une vidéo où on voit nos vaillantes forces de l’ordre tabasser sauvagement celui qu’ils jugent justement demain pour ’violence’.
Rendez-vous donc à 8h30 devant le Tribunal de Grande Instance pour soutenir nos camarades, qu’ils sentent qu’ils ne sont pas seuls et montrer que ce ne sont ni quelques arrestations ni quelques coups de matraque qui nous arrêteront !
Rassemblement devant le Tribunal de Grande Instance
Aujourd’hui 17 mars, au cours de la journée de mobilisation et d’actions contre la Loi Travail (pour commencer) partout en France, un de nos jeunes camarades a été arrêté par la police après avoir été tabassé. Il (...)
Entretemps, une nouvelle assemblée générale a eu lieu vers 16h30 à la fac st-charles pour organiser la solidarité et partager des impressions sur la journée, assemblée qui s’est terminée après 18 heures.
Donc au final, une longue journée, enthousiasmante, qui augure une lutte qui ne se laissera pas faire et qui cherche encore les moyens de son auto-organisation. Mais qui fait des grands pas vers une puissance collective incroyable.
Un grand respect à toutes les personnes qui ont tenu tête à la police, qui ont été présentes pour marquer leur solidarité et qui ne se laissent pas intimider.
La lutte continue !
Ailleurs en France, ça bouge à fond !
Et c’est tant mieux ! Il parait que 5% des lycées sont bloqués !
A Paris au moins 37 lycées sont bloqués en Ile-de-France et deux facs (Tolbiac et la Sorbonne) ont été fermées administrativement. Après la matinée agitée, une manif a réuni des dizaines de milliers de personnes cet après-midi de République jusqu’à la place d’Italie. Comme chez nous à Marseille, les flics gazent et attaquent la manif, arrêtant plusieurs personnes et en envoyant d’autres à l’hosto. Des manifestant-e-s ripostent et se défendent activement contre la police, sans tendre l’autre joue.
Suite à la manif’, une AG Interluttes devait avoir lieu dans la fac de Tolbiac mais les flics l’ont expulsée avec énormément de violence (gaz, course-poursuite, un bras cassé, matraques à la volée...). Dernières infos de Paris-Luttes.info à 20h30. Petite anecdote croustillante : les camarades lycéen-ne-s ont dégagé Mélenchon le récupérateur de la manifestation en lui criant ’Social Traître’. Merci à eux, merci à elles !
A Alès, pas loin de chez nous, ça bouge et ça continue à bouger !
A Nantes, 7 arrestations lors des manifs, qui ont là aussi réuni beaucoup de monde. Une Caisse d’Epargne se fait péter les vitres (et en tant que banque et symbole du capitalisme, c’est tout ce qu’on lui souhaite), tout comme les vitres d’une voiture de police lors du blocage d’un lycée dans la matinée.
A Lyon, plus de 6000 personnes et quelques arrestations là encore, les flics utilisent des gaz et même les TASER !
A Toulouse, autour de 7000-8000 manifestants.
A Tours, forte mobilisation également.
A Rouen, jets d’oeufs sur le local du PS (qui avait été repeint lors de la dernière manif.
A Strasbourg, les flics font cinq blessé-e-s parmi les manifestant-e-s.
A Rennes, blocage de la gare qui débouche là encore sur des attaques de la manif par la police et des gens qui se défendent contre les gardiens de l’ordre établi avec des pierres, bouteilles et autres inventions du moment. Une interpellation, un flic blessé.
Et partout, des rassemblements. Partout, des manifestations. Partout, la colère qui ne se laissera pas étouffer, ni par la répression, ni par les fausses promesses.
Solidarité avec les 23 personnes arrêtées aujourd’hui dans toute la France !