POUR UN MONDE SANS FRONTIÈRES NI AUTORITARISMES.
Ici c’est une zone frontière.
Une frontière qui sépare, sélectionne, tue.
Les marchandises se déplacent librement sur les routes, rails, bateaux et avions, en traversant les frontières, les états et les barrières. Les personnes non.
Ces vallées sont traversées chaque jour par des dizaines de personnes qui veulent simplement pouvoir choisir où continuer leur vie, souvent après avoir vécu et s’être échappées de situations insoutenables, comme la guerre, la pauvreté et l’exploitation. Chaque jour, la police, bras armé de l’état, acte une “chasse au migrant” sur les trains, les bus, les routes et les sentiers qui vont jusqu’en France pour empêcher ces personnes de faire librement leur propres choix.
Cette vallée depuis des dizaines d’années subit physiquement la dévastation amenée par la construction de grandes infrastructures de transport et la connexion entre la France et l’Italie. Le TAV, la ligne ferroviaire à grande vitesse qui devrait servir à amener les marchandises et les personnes (sélectionnées) depuis Turin jusqu’à Lyon en est un exemple édifiant.
Le projet du TAV est inutile, un ouvrage projeté seulement pour les intérêts économiques de ses promoteurs, au détriment de tous les autres, de celleux qui habitent ici, et d’un territoire qui est massacré.
Il semblerait que ces jours-ci les travaux d’agrandissement du chantier, ouvert pour la réalisation du TAV, soient en train de recommencer. Encore une fois, ce sont les intérêts économiques et politiques qui dictent la ligne.
Salvini ferme les ports aux migrants et s’amuse à faire de la politique sur le dos de celleux qui ont le moins de possibilités de se défendre.
Les différents politiciens européens, mis en difficulté par la crise généralisée économique, politique et sociale, ont trouvé dans le “migrant” le bouc émissaire parfait pour justifier leur propres politiques sécuritaires et de contrôle.
Pendant que les marchandises courent librement, les politiciens continuent leur jeu électoral et ici comme partout la frontière continue à tuer et à séparer.
La frontière tue sur ces montagnes comme à Vintimille, à Côme et au Brennero. A chaque frontière qui sépare l’Italie des pays limitrophes il se trouve des personnes qui risquent leur vie quotidiennement pour fuir la police et ses systèmes de contrôle.
La frontière tue en Libye et dans la Méditerranée grâce au système de détention et de contrôle financé par les gouvernements européens.
Elle tue à l’intérieur des centres de détention et du système d’accueil, mis sur pied avec l’objectif de contrôler le “migrant” en l’infantilisant et en le rendant dépendant du système qui le gère dans chaque aspect de sa vie.
Elle tue dans les CPR, les prisons pour sans documents, qui jouent un rôle clé dans le mécanisme de déportation vers les pays de départ.
Elle tue avec l’exploitation dans les champ agricoles du nord au sud de l’Italie.
La frontière est un dispositif de sélection et de contrôle qui ouvre et ferme ses mailles en fonction des intérêts économiques et politiques du moment.
Ce dispositif pour celleux qui sont aujourd’hui dans la rue ne doit pas exister et doit être attaqué.