Pour une radicalité sur des valeurs de base. En mémoire de Nathalie
En tous cas, si tu recules tu t’affaiblis et si tu avances tu te renforces. C’est un témoignage d’un résistant assiégé face à la barbarie moderne dans un endroit ou quelque part dans ce monde,
lui-même assiégé par des acteurs de la médiocrité intellectuelle participative. Il y en a beaucoup qui ont cédé à ce vertige au nom de la modernité et de la sécurité dans une fête organisée autour des festins comme des vautours affamés plongeant avec leurs becs perçant sur un cadavre vivant dans des opérations conjointes ne laissant aucune chance pour l’enterrer.
Elle a résisté longtemps aux attaques de ces médiocres institutionnels mandatés par la modernité et la sécurité dans une atmosphère génératrice de l’anéantissement et de la destruction totale. Son dernier cri enregistré le 27 janvier 2014 se résume ainsi : « Appelle-moi ! Je suis crevée ». Un appel de secours annonciateur d’un drame impensable qui dans trois jours se transforma en un deuil sans fin. Quiconque possède un minimum de compassion et d’humanité ne peut manquer d’être ému et attristé face à de telles scènes.
Des scènes d’une inhumanité sans commune mesure se sont déroulées et vécues dans une ville de l’hexagone, Aix-en-Provence. Ville qui avait pris comme habitude de s’afficher dans une appellation fallacieuse : « Ville où il fait bon vivre ». Le plus important est laissé dans l’ombre : Ville où il y a une excellente chance de mourir dans l’indifférence totale de ses acteurs, de mourir d’inanition.
Dale Nathalie. Elle nous a quitté le 31 janvier 2014 après avoir été détruite par la psychiatrie, dépossédée par l’administration judiciaire ou le service judiciaire de la protection des majeurs et broyée par le fameux arrêté préfectoral du 19 octobre 2010, concocté dans une hilarité à la base d’une pétition dangereuse montée par des personnes de voisinage dénuées de toutes sensibilités humaines, sans aucun fondement pour le plaisir de faire mal et trop mal à une personne innocente. Elle aurait pu être sauvée si les services concernés avaient été animés d’un peu d’humanité. Elle aurait pu être avec nous pour faire la fête. Elle aimait les fêtes de la fin de l’année surtout les repas et les cadeaux de Noël.
Je ne sais pas quoi dire à ces acteurs institutionnels. Peut-être eux-mêmes sont victimes de leur système devenu incontrôlable et monstrueux.
Nathalie résume tout le côté obscur avec le mal absolu mis dans la rubrique des tabous dans cette société :La maltraitance psychiatrique et la prédation tutélaire.
Enlèvement de son enfant par la psychiatre directement après l’accouchement le 30 mars 2010 à 10h00.
Mise sous curatelle renforcée le 08 avril 2010 alors qu’elle était hospitalisée.
Éjection de l’hôpital de Montperrin le 26 avril 2010 sans aucun sous, sans accompagnement social et sans suivi pendant de longs mois. Elle a failli mourir d’inanition dans un pays d’abondance si je n’étais pas là, vigilent à ses besoins, alors que l’hôpital en collusion avec d’autres services prélevaient directement de ses maigres allocations (AAH). L’horreur la plus crue est pratiquement institutionnalisée à Aix-en-Provence.
Internement psychiatrique du 19 octobre 2010 au 19 janvier 2011 dans une logique administrative destructrice, coupable d’avoir demandé ses droits et d’être pauvre.
Mise sous contrainte des « soins » obligatoires sous le contrôle d’une psychiatre au CMP (Centre médico-psychologique). Celle-ci ne l’avait jamais traité en tant que patiente avec ses droits d’être suivie et écoutée dans sa dignité. Tous les RDV ont été des moments de cauchemars pour la victime. Des menaces de retournement à l’hôpital et des intimidations. Des RDV de quelques minutes se terminaient par une recommandation « thérapeutique » consignée dans des ordonnances dans lesquelles figurent des « médicaments » aux effets dévastateurs : Lexomil, Imovane, Lepticur, Sulfarlem, Clopixol, etc. Ces pratiques « médico-psychiatriques » ont été administrées jusqu’à l’étouffement fatal le 31 janvier 2014. Cette psychiatre n’avait pas le courage de présenter ses condoléances ou de s’informer sur la suite. Elle savait sûrement qu’elle allait mourir. Peut-être elle le souhaitait dans la configuration de son paradigme « thérapeutique » mortifère soutenu au nom de « soins » ou de « suivi » articulé à une curatelle au nom de l’ »accompagnement » et de l’ »hygiène mentale ». Dans les deux logiques, la collusion parle d’elle-même. Il y a de quoi s’interroger et s’inquiéter sur les acteurs de ce paradigme. Dans son article (2013), Fida Dakroub disait : « Nous devons avouer ici qu’il se trouve des moments dans la vie où il vaut mieux faire recours à la sagesse des fous qu’à la folie des sages. ».
En mémoire de la victime, j’ai pensé et agi ce soir du 24 décembre 2015 comme si elle était là. J’ai allumé des bougies sur sa tombe située dans un cimetière animé par le calme et des chants des petits oiseaux. J’ai laissé devant sa tête deux clémentines, agrume qui occupait une place importante dans ses préférences alimentaires.
Pour la dignité, la justice et la vérité, valeurs de base, je refuse et je dénonce les atrocités dans cette collusion menée par des acteurs institutionnels. Je dénonce ce qu’on refuse de dénoncer : Le silence violent des services concernés et la passivité de celles et ceux qui savent sans rien faire.
Nathalie est victime des traitements « médicamenteux psychiatriques » abusifs suite à un internement illégal aggravé et une curatelle aux impostures effrayantes.
ww.cvjn.over-blog.com
https://mars-infos.org/aix-en-provence-chronologie-d-une-445
Fait à Marseille, le 24 décembre 2015
Collectif Vérité et Justice pour Nathalie
M’hamed EL Yagoubi
Compagnon de Nathalie
Dale Nathalie
Née le 21 mai 1970
Morte le 31 janvier 2014 à Aix-en-Provence. Cause de défaillance respiratoire due au surcharge médicamenteux
Photo : 23 décembre 2015
Grand Cimentière de Saint-Jean à Puyricard. Pays d’Aix. Enterrée le 27 février 2014.
Le plus difficile est de mettre une personne proche en terre, jeune, innocente et intelligente. La pleurer la vie entière ne serait pas suffisante.