Depuis la répression de la Marche de la Colère, le 14 novembre, Marseille se soulève chaque semaine. Appel aux masse(s) le 24, Marche pour le droit à un logement digne pour tou.te.s le 1er, manif lycéenne le 6, manifs des gilets jaunes et pour l’habitat le 8, manif lycéenne 11...
Cette mobilisation sans précédent fait aussi l’objet d’une répression brutale : le 2 décembre, Zineb Redouane est morte des suites d’un tir de grenade lacrymogène la veille ; des dizaines de personnes ont été blessées par des tirs de flashballs et des charges de la police, des dizaines d’autres arrêtées et jugées de manière extrêmement lourde par ce pouvoir qui prend peur. Pour faire face à la répression, voici trois collectifs que vous pouvez contacter :
- Si vous êtes témoin d’une arrestation, ou si vous êtes sous le coup de poursuites judiciaires suite au mouvement, contactez la Legal Team.
07.53.24.35.31 legalteam-marseille@riseup.net
- Si vous avez été blessé en manif, ou témoin de blessures, ou si vous désirez vous former aux premiers secours dans un contexte de manif, contactez la Street Medic.
streetmedic13@riseup.net Page Facebook : Marseille Street Medic
- Pour les témoignages de violences policières, et plainte en démarche collective, contactez la commission sur les violences policières.
marche.colere@gmail.com
Lundi, Gaudin exerce son « droit de retrait »
Le collectif du 5 novembre : Noailles en Colère avait appelé à se rassembler devant l’Hôtel de Ville le lundi 10 décembre à 8h à l’occasion du conseil municipal, le premier à se tenir depuis les effondrements de la rue d’Aubagne. Derrière une marche funèbre, des centaines de personnes s’y sont dirigées en cortège pour revendiquer l’accès à un logement digne.
Jean-Claude Gaudin, désormais bien décidé à prendre la problématique du logement insalubre à bras le corps avait décidé la veille... d’annuler la séance duconseil ! Pas rassuré le Gaudin, c’est comme s’il n’avait pas la conscience tranquille. Pendant ce temps sa clique appelle à la violence et à la délation : Gérard Chenoz (directeur de la Soléam) appelle à « casser les casseurs », et Brigitte Morosof-Pietri, conseillère municipale et médecin-urgentiste à la Timone menace de balancer les noms et les âges des manifestant.es qui sont venus s’y faire soigner samedi.
Le vendredi, c’était Renaud Muselier (LR), président de la région PACA, qui avait organisé un rassemblement à la Porte d’Aix « pour manifester [leur] attachement à la République »
Pas de discours, mais la lecture d’une “déclaration de Marseille” par des lycéens choisis pour incarner “les enfants de la République“, appelant à “sauver la République” qui serait “en danger”. Sous le regard interloqué des passants de ce quartier populaire et à quelques centaines de mètres du lycée Victor-Hugo entièrement bloqué aujourd’hui, des responsables politiques locaux, élus municipaux et régionaux dont Laure-Agnès Caradec, Gérard Chenoz ou encore Bruno Gilles, ont ensuite chanté la Marseillaise main dans la main. Parmi la petite centaine de personnes présentes, beaucoup de journalistes et de forces de l’ordre.
Marsactu
Autrement dit, iels sont complètement à côté de la plaque ces pauvres élu.es !
Le week-end du 1er décembre, ou le monopole de la violence illégitime
La fin de semaine a commencé par un hommage à Zineb Redouane, tuée par la police. Des centaines de personnes se sont rassemblées sur la Canebière le vendredi 30 novembre au soir, devant son appartement à la fenêtre duquel elle a été touché à la tête par un tir de grenade lacrymogène. La veille à la Belle de Mai, la police national avait multipliée les tirs tendus à hauteur de tête de ces même grenades en direction des lycéens, et un pharmacien avait lui aussi été touché à la tête par un rebond de grenade.
Samedi, la journée a été ponctuée d’affrontements. Pour le coup la Préfecture avait sorti les grands moyens, voulant éviter une répétition du samedi précédent. Des robocops partout, au moins une centaine de bacqueux, 2 blindés sur la Canebière ! Malgré le dispositif l’émeute s’empare de tout le centre-ville, du Vieux-Port aux Cinq-Avenues, en passant par Noailles, Belsunce et le Réformés. 50 personnes sont interpellées, un rassemblement de soutien à lieu le dimanche au soir devant le commissariat de Noailles.
Lundi, 24 personnes sont passées en comparution immédiate. Bilan : 1 personne prend 6 mois ferme (pour un fumi !), 6 sont placées en détentions provisoire et 7 sous contrôle judiciaire jusqu’à leur procès, 2 prennent respectivement 8 et 6 mois ferme aménageable, 3 entre 3 et 6 mois de sursis, 1 des jours amendes, et 3 sont relaxées.
La semaine passée en vrac
Dans les lycées
Autour de Marseille
Le 1er décembre